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Message : Re: plate' forme

(Jacques Melot) - Samedi 10 Novembre 2001
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Subject:    Re: plate' forme
Date:    Sat, 10 Nov 2001 14:57:11 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 9/11/01, à 10:01 +0100, nous recevions de Eric Angelini :

----- Original Message -----
From: "Jacques Melot"

 le mot composé, en français, englobe trois types :

 plateforme (contigu)
 chou-fleur (avec trait d'union)
 pomme de terre (avec des espaces).

... étrange classification.


Où ranger
la jolie dame-d'onze-heure,



   Ben... avec la digue-dondon, pardi !



le sot-l'y-laisse,



   avec le ceux-ci sont



le pont-l'évêque,



   dans le garde-manger, à côté du précédent.



le m'as-tu-vu et le rat-thon laveur ?
À Saint-Jacques-de-Compost'elle ?
à+
EA


Eh bien, ce sont les éléments de base à partir desquels les composés plus complexes se construisent, et si cela fait plaisir on peut y ajouter l'apostrophe et quelques autres détails (pourquoi pas le point d'interrogation ?). Pour ma part, je ne pense pas que l'usage de l'apostrophe soit à mettre sur le même plan que les trois autres manière de composer, car il est circonstanciel : à côté de « trompe-l'oeil » vous avez « trompe-la-mort ». Si, dans ce dernier cas, il n'y a pas d'apostrophe, c'est du fait que « mort » commence par une consonne et que les lettres de l'alphabet, s'il faut rappeler ce truisme, sont des voyelles ou des consonnes. Mais, après tout, ne suffit-il pas de constater que si l'apostrophe constituait une méthode de connexion dans la composition j'aurais dû citer un exemple de composition avec l'apostrophe se présentant sous la forme la plus simple, comme dans mon énumération (où je devrais alors simplifier l'exemple de « pomme de terre » en, disons, « compte rendu ») :

portefeuille
chou-rave
compte rendu
l'andouille

On voit bien que ça cloche : a.m.q.q.c.n.m.e., l'adjonction de l'article devant un nom ne fournit jamais un composé ! Et ce, pour la bonne raison que cela ne répond pas à la définition de ces derniers : le groupe résultant n'a pas un sens que l'on peut considérer comme indépendant de celui de ses éléments. Le cas de l'élision interne (grand'mère, variante d'ailleurs éliminée au même titre que, par exemple, le trait d'union après « très » en usage autrefois, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle) est, je pense, à traiter de même, et ce, qu'il existe ou non des exemples d'usage de l'élision interne dans des mots qui ne soient pas des composés. Et, sinon ou si non, il n'y a qu'à l'ajouter à la liste sans en faire tout un fromage, fût-ce un pont-l'évêque.

   Jacques Melot