Re: De la liste typo...

[Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>]

Patrick Cazaux a écrit :
> Et je pense q'en typo on peut faire ça aussi. 

J'irais jusques à dire qu'une liste comme celle-ci est l'endroit idéal
pour ce genre de rencontres. La seule difficultén c'est que ça demande
un petit effort pour le sommelier d'écouter ce que le buveur invétéré a
à lui dire, et dans l'autre sens aussi. Dans certains cas, ils se
sentent agressés avant d'avoir seulement tendu l'oreille...

> Moi ça ne
> me gêne pas de dire que j'aime Sabon, même si je sais que Thierry qui est
> beaucoup pus 

quoi, comment, je suis un pus-d'la bouche ??

> savant que moi 

meuh non

> va se gausser en me disant que les garaldes sont
> mièvres et chochottes.

ça, c'est Alain, faut suivre ! Olivier est très pro-garalde, et moi je
les aime toutes ! (_sauf_ Impact, tudieu !)

Sabon, comme Granjon, est précisément une bonne candidate à la non
chochotterie : le romain est un garamond très classique, un peu gras,
muni de très belles capitales dans la ligne directe des trajanes, les
bas-de-casse manquent un chouïa de grâce. Mais c'est une police qui a
été créée pour pouvoir être imprimée indifféremment sur toutes les
technologies de l'époque (v. 1964) : plomb mobile (monotype), linotype
et les débuts de la photocomp. Il semblerait que la lino avait quelques
défauts (du genre fine = 1/4 cadr.), et imposait que les chasses de
chaque lettre soient identiques pour l'ital et le romain, ce qui
explique que le o de Sabon ital soit tellement déformé, et les divers
bouts tranchés. Ce qui m'étonne, parmi d'autres choses, c'est justement
d'une part que, parmi les polices produites par linotype, toutes ne
choquent pas tant (lino didot, p. ex. souffre d'un crénage un peu
insuffisant, mais pas du tout de ces contraintes de chasse), et d'autre
part qu'on utilise encore de nos jours cette police héritage d'un cahier
des charges qui n'a plus aucun sens, ou que personne n'ait redessiné un
vrai Sabon à partir des dessins de T conçu pour l'ère numérique !

T