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Message : la cédille

(Thierry Bouche) - Dimanche 20 Janvier 2002
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Subject:    la cédille
Date:    Sun, 20 Jan 2002 17:15:39 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Bon, je ne sais pas si la biblio de Méron répondrait à ma question, mais
les quelques livres dont je dispose sont assez nettement insuffisants...

D'où nous vient la cédille adoptée pour le français par Tory, et comment
se dessinait-elle ?

Morphologiquement, le mot est évidemment un emprunt à l'espagnol (comme
pécadille, il s'agit d'un diminutif, ici _cedilla_ formé à partir de
zeda, soit la lettre _z_ : on aurait écrit faczon pour signifier une
sifflante sourde, le z atrophié et souscrit aurait fini en cédille, cas
classique quoiqu'il se finisse plus souvent par-dessus les autres
lettres...).

Maintenant, selon les sources, ça ressemble furieusement à l'histoire
d'@ : ce signe inventé en italie (cediglia) aurait été auparavant
employé en espagnol (çapata -- avant donc d'être abandonné il y a fort
longtemps) d'où procèdent les autres emplois latins ; d'ailleurs Tory
aurait eu l'idée de l'emprunter soit en lisant la Tribune de Genève,
soit El País, soit encore l'édition italienne de Tel Quel.

Sur le plan purement graphique, on voit plus aisément la filiation entre
un z souscrit et la cédille telle qu'on la dessine plutôt qu'avec la
sous virgulette de Mendoza.

Réfs consultées (les autres furent muettes)
Robert historique
Frey
Apuntes

Au passage, noté que Lefevre signale dans les abréviations espagnoles un
(a.) pour alias ou arroba, mais vu nulle part de @ dans ces ouvrages où
l'on compte pourtant le plomb à la livre...

Theodoricus Quintilius
__
Piller.-- Genre d'indélicatesse, qui consiste à prendre dans la casse
d'autrui les sortes qui manquent dans la nôtre.
Théotiste Lefevre, _Dictionnaire typographique_.