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Message : Re: [typo] les simples chevrons ( si ça passe)

(Thierry Bouche) - Mardi 07 Janvier 2003
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Subject:    Re: [typo] les simples chevrons ( si ça passe)
Date:    Tue, 7 Jan 2003 17:21:13 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Le lundi 6 janvier 2003 à 19:44:10, Jef Tombeur écrivit :



JT> En testant ma pratique des simples chevrons, je suis d'ailleurs en
JT> contradiction avec l'un de mes principes : ne jamais avoir peur de
JT> la facilité.
JT> Tout en sachant que simplifier, effet pervers, peut mener à des
JT> complications.

j'ai pas dit simplifier, j'ai dit que le système existant visait par
nature à la simplicité -- ce qui ne veut pas dire naïveté, yaka voir les
histoires de capitalisation...

La tradition française dispose d'une paire de signes pour marquer une
citation : « », et c'est tout. Elle n'a jamais vraiment semblé souffrir
de cette simplicité, alors pourquoi diable, sous prétexte que d'autres
signes sont présents dans nos polices, introduire le trouble dans
l'esprit du lecteur ?

Qu'est-ce qui dérange dans ceci :
« Il se dit dans un état « abracada-
brantesque » aujourd'hui. »

JT> Et puis, encore une fois, tout dépend de son propre style, de la
JT> matière à composer.

Justement non.

JT> Là, je me tape des textes mêlant très fréquemment l'anglais et le
JT> français (le français étant dominant).

Bon, alors tu utilises le système français, l'anglais étant traité comme
une langue étrangère, tu ne t'amuses pas à employer les guillemets
anglais en anglais ou ce genre de fariboles, et tu n'as aucun pb.


JT> Autre chose : tenter de marquer qu'une expression toute faite est
JT> exprimée en tant qu'expression toute faite, sans marquer un emploi
JT> distancié de la même expression toute faite.

ça et tout ce qui suit : mais pourquoi diable vouloir ainsi tout marquer
de gros doigts cacotypographiques ?

Quand j'écris :
« Oui, mon vieux, tu as raison. »

je peux être empreint d'une grande gravité, sous le charme d'un
raisonnement brillant, ou carrément en train de m'écrouler de rire sous
la table. Certaines personnes, gênées par la nature désincarnée de
l'écrit, lui reprochent, justement, de ne pas toujours donner le
dernier mot. Là n'est pas le champ d'application de l'orthotypographie,
qui se contente de donner aux textes une présentation cohérente, de
toiletter l'écrit (en général justement en le nettoyant des
conventions inventées au hasard de l'imagination débordante de tel
auteur...).

Sauf à employer des signes spécifiques avec louches de notes
préliminaires, avertissements au lecteur, etc., la typographie française
_ne distingue pas_ les guillemets « citation littérale » des guillemets
« pincette », des guillemets « niveau de langue que je n'assume pas » ou
des guillemets « expression rapportée avec ironie ».


 Thierry Bouche