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Message : RE: [typo] barre oblique

(imprimerie Print) - Jeudi 23 Janvier 2003
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Subject:    RE: [typo] barre oblique
Date:    Thu, 23 Jan 2003 23:36:25 +0100
From:    "imprimerie Print" <imprimerie-print@xxxxxxxxxx>

Finalement, pourquoi ne pas inventer une nouvelle conjonction de
coordination pour signifier le "ou" inclusif, à la différence du "ou"
exclusif, car c'est bien de cela qu'il s'agit.
Au lieu d'écrire et/ou, appelons la (cette conjonction) "éou" et le tour est
joué.
Et c'est encore plus facile à écrire, d'ou économie supplémentaire.

Éric Vesque

> -----Message d'origine-----
> De : Jean-François Roberts [mailto:jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx]
> Envoyé : jeudi 23 janvier 2003 23:05
> À : typographie@xxxxxxxx
> Objet : Re: [typo] barre oblique
>
>
> Définition : (aVb)^(a^b) = aV/^b
>
> et ça reste une ebf.
>
> Cela dit, dans le tollé non argumenté (ou peu s'en faut) qui a servi de
> réaction (je n'ose dire "réponse" en l'occurrence), je relève
> trois grandes
> rubriques : 1. C'est risible (merci) ; 2. "J'ai horreur de ça"
> (très bien ;
> n'en dégoutez pas les autres) ; 3. "J'ai écrit contre ça" (oui,
> mais encore
> ?).
>
> Pour être "déstabilisé", encore faudrait-il que j'aie le sentiment qu'on a
> en quoi que ce soit infirmé ma position.
>
> Je la réitère donc :
>
> 1. "Et/ou" est bien formé, et sans ambiguïté (contrairement à
> "ou" seul), ce
> qui peut être important, surtout dans un texte juridique, comme celui qui
> servit malencontreusement d'exemple à un de mes contradicteurs ("cette
> oeuvre est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la modifier...") : on
> n'a pas la même extension de validité avec une simple énumération, ni avec
> le "ou" simple.
>
> 2. "Et/ou" est une expression économique (synthétique) et donc infiniment
> avantageuse par rapport à son équivalent analytique ("soit 'A et
> B', soit 'A
> ou B'") : c'est déjà clair pour 2 termes, _a fortiori_ pour 3 ou
> plus ("être
> veuve de guerre et/ou pupille de la nation et/ou titulaire d'une pension
> d'invalidité permanente à titre militaire" : je laisse ceux que
> ça amuse le
> soin de mettre ça "au long" en explicitant individuellement chaque cas de
> figure couvert par cette formulation).
>
> 3. "Economie de langage" (ou d'expression) ou "économie de pensée" ne
> signifie pas qu'on "fait l'économie de penser" (sauf à jouer sur
> les mots).
> Ça ne signifie pas non plus qu'on a un rapport "d'épicier" (honnête
> corporation, au demeurant) avec la langue : un rapport d'usage, oui. Une
> expression économique permet de rendre lisible une pensée, sans se perdre
> dans des méandres tortueux (c'est bien pour ça que le calcul tensoriel a
> largement supplanté les systèmes d'équations linéaires).
>
> 4. La barre oblique n'a pas à être cantonnée au rapport arithmétique. Dans
> ce dernier rôle, en tout état de cause, "rapport qualité/prix"
> est légitime.
>
> Si une communauté linguistique étend l'usage d'un signe typo,
> d'une manière
> qui ne fait pas injure à la langue (même si certains de ses gardiens en
> souffrent), prenons-en acte comme d'un enrichissement, plutôt que comme
> abâtardissement de la langue, ou de son expression typo.
>
> > Par bonheur, il est possible d'avoir des opinions différentes
> et, parfois,
> > certaines opinions qui nous semblent mal fondées peuvent s'avérer en
> > définitive tout au contraire bien fondées.
>
> C'est tout à fait mon sentiment.
>
> > En effet, nombreux sont ceux qui, dans certains milieux, ont derrière
> > eux un long usage de ces signes, les ayant employés dans des
> > articles, des thèses, des livres, etc.,  usage auquel ils se sont de
> > plus ralliés pour diverses raisons, (...)
>
> Justement : à être trop rigide, on oublie que la langue est
> multiple. C'est
> tout ce que je voulais dire.
>
>
> > De : Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>
> > Date : Thu, 23 Jan 2003 18:08:00 +0000
> > À : typographie@xxxxxxxx
> > Cc : Jean-François Roberts <jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx>
> > Objet : Re: [typo] barre oblique
> >
> > Le 23/01/03, à 18:09 +0100, nous recevions de Jean-François Roberts :
> >
> >> La seule façon d'avoir une réponse reste d'énoncer une
> position (quitte à ce
> >> que la réponse soit non moins péremptoire - et non
> argumentée). J'ai bien
> >> cru avoir indiqué "à mon sens" - pas assez semble-t-il. Et
> j'ai rectifié la
> >> bourde "quantité de mouvement".
> >
> >
> >
> > Personne ne vous a reproché de vous être trompé dans votre
> > exemple. Moi pas, en tout cas. Après tout, ce qui est vrai des
> > mathématiques peut se transposer à tous les domaines (« La géométrie
> > est l'art de raisonner juste sur des figures fausses »).
> >
> >
> >
> >> Ce que je voulais simplement exprimer, dans ce message, c'était que
> >> l'évidence des uns n'est pas celle des autres.
> >
> >
> >
> > Non, vous exprimez autre chose que ça. Tout au plus que c'est ce
> > qui ressort de votre message ou, plus exactement, de notre échange.
> >
> >
> >
> >> Et je persiste à croire que
> >> la barre oblique est défendable, cela dit.
> >
> >
> >
> > Si vous vous exprimez en ces termes, je n'y trouve rien à redire
> > pour ce qui concerne la forme. Par bonheur, il est possible d'avoir
> > des opinions différentes et, parfois, certaines opinions qui nous
> > semblent mal fondées peuvent s'avérer en définitive tout au contraire
> > bien fondées.
> >
> > Dans le cas de la barre oblique et, plus encore, du « et/ou », on
> > peut comprendre ce qu'a de déstabilisant un brusque démenti du bien
> > fondé de l'emploi de ces signes ou symboles lorsqu'il est proclamé.
> > En effet, nombreux sont ceux qui, dans certains milieux, ont derrière
> > eux un long usage de ces signes, les ayant employés dans des
> > articles, des thèses, des livres, etc.,  usage auquel ils se sont de
> > plus ralliés pour diverses raisons, notamment des raisons dont
> > l'explication relève de psychosociologie (l'usage de « et/ou », par
> > exemple, est essentiellement cantonné à certains milieux
> > socioculturels). Dans un tel cas, des mécanismes de défense (tout à
> > fait normaux en l'occurrence) peuvent nous pousser à défendre notre
> > position envers et contre tout ou, du moins, exagérément.
> >
> > Jacques Melot
> >
> >
> >
>
>