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Message : Re: [typo] contribution et codage

(Jean-François Roberts) - Mardi 18 Mai 2004
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Subject:    Re: [typo] contribution et codage
Date:    Tue, 18 May 2004 01:08:48 +0200
From:    Jean-François Roberts <jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] contribution et codage
Je pensais (et pense toujours ;) en effet comme vous, sur ce point. S'il est vrai (comme M. Audin en fait l'hypothèse) que Gutenberg aurait été inspiré par l'épisode métallographique  ( gravage/poinçonnage d'une plaque métallique), et d'un développement spécial - l'assemblage de poinçons en guise de "proto-composition" - le fait de donner à ses types une telle profondeur, dans une forme les enserrant en étau, le séparerait des solutions extrême-orientales - mais là, on reste dans         l'hypothèse...

A part ça, on peut préciser la casse de Bi Sheng (et de Wang Zhen), par référence aux dictionnaires des rimes utilisés. J'y reviens tout à l'heure...


De : "Pierre Schweitzer" <pierre.schweitzer@xxxxxxxxxxx>
Répondre à : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
Date : Mon, 17 May 2004 21:52:08 +0200
À : <typographie@xxxxxxxxxxxxxxx>
Objet : Re: [typo] contribution et codage


D'accord. Rendons à Bi Sheng et Wang Zhen ce qui leur appartient et que je n'ai jamais contesté, donc. Et à nous notre pataphysique...

Deux mots encore.

J'avais été frappé également par la coïncidence de dates entre l'apparition de la typographie en Corée et la réforme du système d'écriture coréen qui instaura "scientifiquement" l'alphabet, dans la première moitié du XVeme siècle. Mais pour l'heure, ça reste encore pour moi une question à élucider...

Ensuite, concernant la robustesse de la forme imprimante et la stabilité des caractères... C'est l'hypothèse, tout juste suggérée par Bechtel que l'apport décisif de Gutenberg serait en réalité un trivial "effet de bande". Est-ce que la stabilité de sa forme n'est pas un simple sous-produit du mode de production de ses types ?

Les moules des caractères fondus et en particulier, les parois latérales récupérables, ne produisent-elles pas de fait des éléments préfabriqués homogènes et parfaitement juxtaposables ? Bien mieux en tout cas que ne le feraient des types non fondus, en bois, en terre-cuite ou en porcelaine...

La stabilité de la forme n'est peut-être pas ça qui a motivé Gutenberg au départ. Je dirais même "sûrement pas" : il recherchait l'efficacité et la robustesse d'une production en masse, comme il l'avait fait déjà pour les "miroirs" d'Aix-la-Chapelle, avec les matériaux qu'il maîtrisait, acier pour les poinçons, cuivre pour les formes estampées, plomb et étain pour le métal fondu.

Et puis voilà : les formes des types produisent de fait des gabarits constants et parfaitement juxtaposables... C'est une trouvaille qui lui tombe du ciel en réalité ;-)

Pierre Schweitzer