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Message : Re: Re : [typo] accent (Thierry Bouche) - Vendredi 20 Mai 2005 |
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Subject: | Re: Re : [typo] accent |
Date: | Fri, 20 May 2005 09:46:41 +0200 |
From: | Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx> |
La lapidarité de ma réponse venait du fait que je n'ai pas non plus envie de reproduire ce débat largement stérile. Les positions sont connues, archivées, qu'on s'y réfère ! (À noter tout de même que les deux écoles sont représentées en gros sur cette liste par Melot-Roberts d'une part, le reste du monde d'autre part, mais le bon choix pour ce type de questions ne s'obtient pas par référendum, sinon il est évident qu'il faudrait écrire une fois pour toutes 16ème !) Je ne reviens donc que sur un point, qui me semble avoir son importance. Le vendredi 20 mai 2005 vers 08:09:10, Jean-François Roberts écrivait : JF> Simplement, ne prétendez pas qu'il y ait là une quelconque nécessité JF> (prétendument, pour désambiguïser un texte, ou un mot) - sauf pour 1 JF> % des cas de tout-cap. (mode marginal en tout état de cause). là, j'en perds mon latin de cuisine orthotypographicum. La complexité des règles d'orthotypo (capitalisation des titres, p. ex.) vient de la nécessité d'avoir un traitement cohérent sur un vaste corpus. À quoi servent ces règles ? à permettre au lecteur de ne pas avoir à les connaître : comme pour l'orthographe, la régularité permet de faire l'économie du décryptage individuel de chaque élément textuel. Donc, un bon système orthotypographique ne souffre pas les exceptions. Un système qui ignore les marges et accepte des replâtrages ponctuels est un anti-système. Imaginons un liste de noms : BOUCHE ELUARD LEFEVRE VOGÜÉ si je vois les accents sur le dernier patronyme, j'en déduis que leur absence est signifiante là où le typographe n'a pas jugé nécessaire de marquer des graphies qui lui semblaient évidentes. Je suis donc certain qu'il s'agit de MM. Bouche, Eluard et Lefevre. En revanche, si la liste est BOUCHE ELUARD LEFEVRE je déduis que les accents ne sont pas maintenus sur les capitales dans la marche employée, et je lis, parce qu je connais les graphies les plus fréquentes : Bouché, Eluard (ou Éluard ?), Lefèvre. Le 1 % Vogüé a un impact sur la liste complète. Dont je suis bien souvent la victime ! Pour élargir le débat, vous avez une approche pragmatique et relativiste de ces questions, très anglo-saxonne, en insistant toujours sur la diversité (et la légitimité) des marches. La tradition française (jacobine et républicaine) oppose à cela un goût souvent raillé des codes. c'est la question du communautarisme transposé en typo : qu'est-ce que le « vaste corpus » pertinent pour une marche ? Dans une logique communautariste, je développe ma marche pour la communauté de mes lecteurs et les spécificités de mes publications. Donc je me simplifie la vie en adoptant un système qui me suffit. Quand je tombe sur un cas limite, je m'en débrouille discrètement sans trop d'état d'âme parce que c'est marginal. Mais si la communauté de mes lecteurs n'en était pas une ? s'il s'avérait que mes lecteurs ne lisent pas que mes publications ? Vais-je leur demander l'effort de s'adapter à chaque système utilisé ? Le corpus à considérer n'est-il pas l'union de toutes les publications lues par mes lecteurs ? Ça briderait pas mal la créativité ! En résumé, je suis toujours surpris de voir qu'une idée aussi consensuelle que la nécessité de l'orthographe qui permet à tous de lire le même mot d'un clin d'oeil dans *toutes* les publications se transpose toujours aussi difficilement à l'orthotypo qui relève pourtant des mêmes préoccupations. -- Cordialement, Thierry P.S. Le monde hispanique est un hybride intéressant entre relativisme généralisé et centralisme : je ne crois pas qu'il existe de code au sens français, chaque lieu éditorial d'importance a son manuel de style. Mais il existe un académie de la langue espagnole (internationale) qui définit l'orthographe (dans une logique beaucoup plus réformatrice que notre Académie), et édicte des recommandations (souvent ahurissantes) relevant de l'orthotypo. Comment qualifier l'entreprise de José Martinez de Sousa qui, avec son _Manual de estilo de la lenga española_, a produit un manuel de style générique destiné « aux publications scientifiques » ? N'est-ce pas précisément une entreprise de codification répondant à ce besoin de cohérence universelle qui simplifie la vie des lecteurs ?
- Re : [typo] accent, (continued)
- Re : [typo] accent, Jean-François Roberts (20/05/2005)
- RE: Re : [typo] accent, Armelle Domenach (20/05/2005)
- Re : [typo] accent, Jean-François Roberts (20/05/2005)
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- RE: Re : [typo] accent, Armelle Domenach (20/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, goudal (20/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, Thierry Bouche (20/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, goudal (20/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, Jean-François Roberts (20/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, Thierry Bouche (23/05/2005)
- Re: Re : [typo] accent, Eric Angelini (23/05/2005)