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Message : Re: [typo] Ours

(Thierry vohl Light Motif) - Samedi 13 Mai 2006
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Subject:    Re: [typo] Ours
Date:    Sat, 13 May 2006 12:33:58 +0200
From:    Thierry vohl Light Motif <thierry.vohl@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] Ours


Selon le glossaire des termes de la presse de :

http://www.culture.gouv.fr/culture/dglf/clemi/definitions.htm


« Ours 
Au XIXe siècle, surnom donné au patron d'une imprimerie.
Ce dernier, juridiquement responsable de ce qu'il publiait, était tenu de mentionner son nom et son adresse sur livres et journaux.
Par extension, l'ours désigne aujourd'hui l'endroit où, dans une publication, sont répertoriés les noms et fonctions des collaborateurs (rédaction, services commerciaux et administratifs) avec, toujours, celui de l'imprimeur ! »



... Et ici :
http://www.clemi.org/formation/outils/glossaire_presse.html
Glossaire de la presse écrite

On peut lire :

« Ours
 Au XIXe siècle, surnom donné au patron d'une imprimerie.
Ce dernier, juridiquement responsable de ce qu'il publiait, était tenu de mentionner son nom et son adresse sur livres et journaux.
Par extension, l'ours désigne aujourd'hui l'endroit où, dans une publication, sont répertoriés le nom du journal et son adresse, le nom du directeur de la publication (le responsable du journal devant la loi), celui des responsables de rubriques et parfois des collaborateurs (rédacteurs, secrétaires, graphistes, équipe commerciale, administrative et technique?) avec, toujours, celui de l'imprimeur.  »

Étrange (mais qui donc a copié qui (!) ?).


Mais cette définition n'est-elle pas due à une lecture fautive des extraits suivants ?


Dans le (savoureux) Dictionnaire de l'argot des typographes (1883) d'Eugène Boutmy, qu'on peut consulter  sur ce site :

http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/boutmye.html
ABU - AUTEUR Eugène Boutmy

On lit :

« L'imprimeur proprement dit, le pressier, est un être brut, grossier, un ours, ainsi que le nomment (ou plutôt le nommaient) les compositeurs. »

*Ours*, s. m. Imprimeur ou pressier.
Ce Séchard était un ancien compagnon pressier que dans leur argot typographique, les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un ours. (Balzac) Cette _expression_ a vieilli. V. SINGE. »

*Ours* s. m. Bavardage ennuyeux.
|| Poser un ours, ennuyer par son bavardage insipide. Se dit d'un compagnon peu disposé au travail, qui vient en déranger un autre sans que celui-ci puisse s'en débarrasser. Une barbe commençante se manifeste souvent de cette manière. Ce mot est récent dans ce sens. »

Et aussi :

« Les noms d'ours et de singe n'existent que depuis qu'on a fait la première édition de l'Encyclopédie, et c'est Richelet qui a donné le nom d'ours aux imprimeurs, parce qu'étant un jour dans l'imprimerie à examiner sur le banc de la presse les feuilles que l'on tirait, et s'étant approché de trop près de l'imprimeur qui tenait le barreau, ce dernier, en le tirant, attrape l'auteur qui était derrière lui et le renvoie, par une secousse violente et inattendue, à quelques pas de lui. De là, il a plu à l'auteur d'appeler les imprimeurs à la presse des ours, et aux imprimeurs à la presse d'appeler les compositeurs des singes, (Momoro.) -- Autrefois MM. les typographes se qualifiaient pompeusement eux-mêmes du titre d'hommes de lettres, et MM. les imprimeurs de celui d'hommes du barreau. »

(Richelet, Richelieu ?)

On me pardonnera, merci, les apostrophes dactylographiques des extraits, ceux-ci étant repris tels qu'ils se présentent.

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