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Message : Re: [typo] typo prix Goncourt

(Bernard Déchanez) - Mercredi 15 Novembre 2006
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Subject:    Re: [typo] typo prix Goncourt
Date:    Wed, 15 Nov 2006 10:45:31 +0100
From:    Bernard Déchanez <b.dechanez@xxxxxxxxxx>

Le 14.11.2006 16:02, « Denis Vergès » <Denis.Verges@xxxxxxxxxx> a écrit :

> Bonjour,
> Que pensez-vous de la typographie des 902 pages du dernier Goncourt ?
> Merci d'avance.
> Denis Vergès

La qualité du roman m'a fait oublier la surprenante typographie adoptée par
l'éditeur. Un maximum de texte dans un minimum de pages en supprimant la
quasi-totalité des paragraphes, y compris pour les dialogues. On peut dans
ces conditions rêver à un gris typographique parfait. Les paragraphes sont
si peu nombreux que le miroir de la page apparaît compact, sans la moindre
aspérité, sans lignes creuses. Aucun risque dans ces conditions de
rencontrer des veuves et des orphelines. Une mise en pages virtuellement
automatique. Il fallait y penser, mais la lecture est tout de même
éreintante à la longue ! Une moyenne de 70 caractères à la ligne multipliée
par 40 lignes à la page, cela fait 2800 signes par page. C'est beaucoup pour
un roman. La prise en main (1 kg 100) avec une couverture souple n'est pas,
par la force des choses, décontractée. Je n'ai pas encore trouvé ma position
idéale de lecture. Mais, je le répète, le roman est si captivant qu'on peut
aisément le supporter. Aujourd'hui, j'en suis au tiers de l'ouvrage et rien
ne me fera abandonner sa lecture jusqu'à son terme. J'imagine que ce roman
fera aussi l'objet d'une édition en livre de poche. Que feront les
éditeurs ? Deux tomes ? Un très gros pavé ? Une typographie plus petite
encore ?

Rien de très novateur dans le choix du Times. J'ai le sentiment que
l'éditeur a requis du maquettiste de ne pas franchir les 1000 pages.
J'imagine aussi qu'en adoptant une composition plus aérée, surtout pour les
dialogues, le texte aurait sans doute dépassé les 1200 pages. Le choix
d'éviter de composer en italique les nombreuses expressions en allemand est
pertinent (les grades militaires), réservant parcimonieusement son usage
lorsque cela s'avère essentiel à la compréhension. Il n'est pas inutile de
se reporter le plus souvent possible au glossaire et à la table des
équivalences des grades militaires figurant à la fin de livre. Les dialogues
sont guillemetés et précédés d'un tiret long. La compréhensibilité est plus
aisée. Ce choix est respectable. Les sigles et les acronymes apparaissent
inutilement interlettrés, mais dans le glossaire les mêmes sont épargnés de
cet interlettrage.

Voilà voilà, j'y retourne !

Bernard Déchanez