Re: Re : Re : Re : [typo] Benoît Mandelbrot et la typo

[Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>]

Le jeudi 31 mai 2007 à 21:18:15, FMichaud écrivit :


F> A mon avis l'échec vient dans ce que le rendu des méthodes
F> précédentes - à ce que j'ai pu lire, voir les messages précédents
F> de Jacques André - était obtenu à partir du moteur de base
F> (Postscript), et en utilisant une police spécifique adaptée pour
F> l'occasion. L'idée du "plugin" qui vient après le rendu d'une
F> police "normale" devrait ajouter d'un coup bien plus de souplesse
F> en ouvrant la porte à toutes les polices du marché.

moui, dans le cas de Desruisseaux, il s'agissait d'un « plug-in »
écrit en postscript : c'est-à-dire que vous prenez n'importe quel
document avec n'importe quelle police, vous ajoutez un bout de code,
et le contour de la police devient aléatoire (je sais que c'est vrai
parce que le bout de code, je l'ai : il ne bouge pas les points de
contrôle, il approxime le contour initial par des droites qu'il divise
en segments, qu'il subdivise de façon aléatoire dans des limites
paramétrables). Il est évident que tout ça peut se faire ainsi (notez
par exemple que tout ce que vous nous décrivez existe dans les
imprimantes, qui décident d'« optimisations » des contours en fonction
du papier ou d'autres paramètres, p. ex.). Prenez une jet d'encre de
base, prétendez que vous imprimez sur sur papier photo premium et
mettez du buvard recyclé, à mon avis vous avez déjà un effet assez
gore...

F> Oui bien sûr mais j'ai rarement vu un écran gaufré ou toilé ;=)

C'est effectivement un argument, comme l'intérêt pour les textures
dans photoshop : le monde numérique est très aseptisé, il est assez
naturel qu'on cherche à lui redonner un je ne sais quoi d'analogique.

Mais la préciosité ridicule n'est jamais loin non plus quand on joue
ce jeu-là...

accessoirement, je serais Gutenberg ou Didot, je serais assez vexé de
penser que l'homme du xxie siècle n'a rien de mieux pour approcher ma
perfection que de l'aléatoire. M'étonnerait que le calcul scientifique
contemporain soir incapable de modéliser un phénomène matériel comme
la pression d'un gallée sur les fibres d'un papier donné avec une
encre de visquosité connue. M'étonnerait moins qu'il y mette les
moyens !

La question que je trouvais beaucoup plus intéressante, c'est vraiment
celle des fractales : serait-il possible d'avoir une notion de police
dont le dessin soit constitué d'un nuage de points avec beaucoup de
lacunes (mais aussi de gros pâtés) ? Il est évident qu'il faudrait
renoncer à la fois au mode « contour » et au mode « trait » qui sont
les deux seuls en usage aujourd'hui.


 Thierry