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Message : Re: [typo] Lettrine accentuée

(Thierry Vohl | Light Motif) - Vendredi 31 Octobre 2008
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Subject:    Re: [typo] Lettrine accentuée
Date:    Fri, 31 Oct 2008 04:18:17 +0100
From:    Thierry Vohl | Light Motif <thierry.vohl@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] Lettrine accentuée
 Le 2008-10-30, à 18:10 +0100, nous recevions de Jean-Luc BLARY :

Jacques Melot a écrit :

Re: [typo] Lettrine accentuée
 Le 2008-10-30, à 17:27 +0100, nous recevions de Gilles Barras :

La lettrine reste cependant bien, n©?est-ce pas, la première lettre du mot en question ? Si j©?écris « échelle » (excusez-moi, ce n©?est pas trop mon domaine, considérez-moi donc comme un zorglub) , je constate que la première lettre est un e accentué, plus précisément un é, et j©?avais cru comprendre par ailleurs que l©?accent faisait partie intégrante de la lettre. Pour moi, il y a dans « echelle » une faute (mauvais pli de correcteur ?).

[J. M.]   Non, c'est là une idée reçue. La suppression des accents sur les majuscules, en français, relève d'une convention : il n'y a donc pas faute. Dans le cas présent, cette convention se révèle même particulièrement avantageuse.

Alors là, pas d'accord du tout. Cette suppression n'était en rien une convention, juste un compromis - je dirais même un pis-aller - dû à la limitation du nombre de touches sur les claviers des premières machines à écrire. Cette contrainte ayant disparu, plus rien ne peut justifier qu'on n'accentue pas les majuscules là où le mot l'exige.


[J. M.]   Mais non, mais non. Il s'agit là d'une explication ad hoc éculée, qui s'écroule lorsqu'on examine l'histoire de l'écriture des autres langues et qu'il est étonnant de voir invoquée dans un forum de typographie. D'ailleurs, même si là était la raison de l'usage français, qu'il n'en s'agirait pas moins d'une convention. Cela n'a rien à voir avec l'orthographe. Lorsque j'écris « elle est grade », je commets une faute d'orthographe : cette altération de l'écriture de grande (adjectif) ne correspond à aucune convention. L'absence conventionnelle des accents sur les majuscules, elle, ne gêne en rien la lecture et ne se remarque pas, à tel point qu'après avoir refermé le livre, nous serions bien en mal de dire si les majuscules y sont accentuées ou non


[T. V.] Pas d'accord. Livre ou presse, les « A » au lieu de « À », par exemple, outre qu'ils sont une énorme faute, sautent aux yeux.
Quant au reste, alors, vive le (célèbre) PALAIS DES CONGRES ?
Virer les accents participe efficacement de la lutte contre le sens.


 (à moins, bien sûr de s'intéresser spécialement à cette question, ou, comme cela m'est arrivé en lisant un livre de Duneton, La Mort du français, d'avoir été frappé par la laideur particulière d'une lettrine accentuée ! Pas à chercher loin : c'est le premier mot du livre).

   Ces suppressions ne sont pas le résultat d'une mauvaise connaissance de l'orthographe ou d'une distraction - sinon les accents ne manqueraient qu'ici et là : elles résultent de l'application d'une règle basée sur un long usage, laquelle d'ailleurs connaît quelques variantes. L'essentiel est qu'une fois l'une d'elle adoptée, elle soit appliquée avec esprit de suite. Cela rappelé, qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : il est des circonstances où il est souhaitable ou même indispensable d'accentuer les majuscules, notamment dans certains domaines de l'édition didactique.

   Jacques Melot


Jean-Luc