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Message : Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?

(Alain Hurtig) - Mercredi 14 Janvier 2009
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Subject:    Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?
Date:    Wed, 14 Jan 2009 11:48:10 +0100
From:    Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>

At 9:42 + 0000 14/01/09, Jacques Melot wrote :
> [J. M.] En français la coupure des mots est syllabique ou étymologique,
> suivant les circonstances (cf. Grevisse, Le Bon Usage).
>
Sincèrement, je ne suis pas certain que Grevisse soit d'un très conseil sur
ce genre de problèmes. À vrai dire, je suis même absolument certain du
contraire... Cette dispute entre grammairiens et typographes est très
ancienne, ça a longtemps été un faux dialogue, une engueulade entre sourds
- mais enfin on peut dire que la vie et la pratique ont tranché, et que la
césure est non-grévissement syllabique.

> Une des
> caractéristiques essentielles d'une bonne coupure est qu'elle « passe »
> bien, succès qui dépend étroitement du public auquel le texte s'adresse.
>
Et du contexte (donc du texte), dans lequel elle se situe.

Mais ce n'est pas là le principal, car « une des caractéristiques
essentielles d'une bonne coupure », et même sa sule caractéristique
essentielle, est d'viter le massacre du gris typographique. Pour le reste,
ce n'est jamais qu'un crime contre la langue - parfois indispensable, mais
crime quand même : couper un mot en morceaux, c'est un peu l'exécuter.
Qu'après, on rajoute une prothèse (à savoir : le trait d'union, drôle
d'expression quand même quand il s'agit de diviser quelque chose) c'est une
béquille et rien d'autre.

Mais quelque chose me chagrine bien plus dans ton autre réponse :

At 9:45 + 0000 14/01/09, Jacques Melot wrote :
> [J. M.] Ne serait-ce qu'en écrivant « fièvre ovine catarrhale » en
> alternance avec « fièvre catarrhale ovine » (bon, je blague) ou en
> remplaçant par le synonyme « maladie de la langue bleue »... à condition
> d'être en même temps l'auteur du texte, bien sûr.
>
Mais notre métier est très rarement « auteur » ou « éditeur », et c'est
d'une mauvaise pratique de mettre en pages ses propres écrits. C'est une
tentation plus mauvaise encore de récrire les textes des autres, surtout
quand ils ne vous ont rien demandé...

Voilà pourquoi je parlais de chasser ou de gagner, et certainement pas de
récrire ce qui probablement ne doit ni ne peut l'être.