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Message : Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?

(Jacques Melot) - Mercredi 14 Janvier 2009
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Subject:    Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?
Date:    Wed, 14 Jan 2009 09:42:38 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?
 Le 2009-01-14, à 10:03 +0100, nous recevions de Alain Hurtig :

At 9:53 +0100 14/01/09, Gilles Barras wrote:
>Bien que le TLFI signale qu'il a existé au XVIIIe siècle un débat sur
>l'étymologie du mot /catarrhe/,
En français, la césure est syllabique et non pas étymologique - c'est un
souci en moins pour nous, et en plus pour les informaticiens qui ne peuvent
pas s'appuyer sur un simple dictionnaire des racines...


[J. M.]   En français la coupure des mots est syllabique ou étymologique, suivant les circonstances (cf. Grevisse, Le Bon Usage). Une des caractéristiques essentielles d'une bonne coupure est qu'elle « passe » bien, succès qui dépend étroitement du public auquel le texte s'adresse. On ne peut offrir aux yeux de personnes habituées aux mots d'origine grecque des coupures syllabiques en conflit avec une étymologie qui leur est très familière.


Cela dit, c'est couper le quadratin en quatre, car...
>La coupure entre le /r/ et le /h/
>semble donc doublement exclue, et, par contre, cette étymologie justifie
>pleinement la coupure entre les deux /r/.
>
À vu de nez, je césurerai aussi entre les deux « r », si j'y étais vraiment
obligé. Il n'y a pas un moyen de chasser ou de gagner ? En tirant un peu la
langue (bleue !) à la colonne de texte ?


[J. M.]   Eh bien, pour reprendre l'exemple de la mycologie où le mot mycorhize (et ses dérivés) revient souvent, on supprime un r à catarrhe et le tour est joué (mycorhize est transcrit avec deux r en anglais, par exemple, mais un seul en français, une assimilation passée dans l'usage et tout à fait loisible). Ou le h, à l'instar de ce qui est admis dans hémorragie (ou dans l'analogue italien de mycorhize : micorriza). Ah oui, vraiment, Cad... la souplesse du français, des translittérations et... des autres langues est une grande ressource.

   A une époque où l'on n'est plus guère timide pour proposer des réformes de l'orthographe, tout comme le Robert prône l'orthographe artéfact pour ce qu'on écrit habituellement artefact, écrivez sans vergogne tout au long d'un livre catarhe, et le tour est joué.

   « Là où il n'y a pas de chemin et où les hommes passent, il y a un chemin. » (chinois.)

   C'est, en somme, l'oeuf de Colombe gordien.

   J. M.