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Message : Re: [typo] Lexique de l'I.N.: sigles

(Jacques Melot) - Lundi 20 Février 2017
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Subject:    Re: [typo] Lexique de l'I.N.: sigles
Date:    Mon, 20 Feb 2017 10:39:05 +0100
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

Title: Re: [typo] Lexique de l'I.N.: sigles
 Le 19/02/17, à 22:18 +0100, nous recevions de Thomas Savary :

Le dimanche 19 février 2017, 19 h 50 min 49 s ArDomenach a écrit :
> Colistiers fidèles au poste le dimanche, bonsoir.
>
>
> Le choix de la Zone de Passage Préférentiel (ZPP) et le Poste Informatique
> de Voie de Service (PIVOS) sont ainsi composés dans une de mes lectures
> dominicales. De toutes évidence, il s'agit de développer l'abrègement par
> capitales ce ce qui servira le confort de lecture dans la suite du texte.
> Les abrègements n'ont pas lieu d'être développés avec la moindre capitale
> initiale. Par acquit de conscience, j'ouvre le Lexique et découvre de
> drôles de choses. Je cite :« On écrira donc : AFNOR (Association Française
> de NOrmalisation) ; RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens), ... »
 
Je n¹étais pas encore tombé dessus ? mon réflexe étant de consulter d¹abord Lacroux. Capitalisation «pédagogique», je suppose? C¹est tout de même un fort mauvais exemple donné là par l¹Hyène. Je pense ne pas être le seul correcteur à ferrailler avec cette manie de la capitalisation abusive. Qui sait si un jour un client dubitatif ne viendra pas brandir cet article «Sigles» du Lexique? :-)
 
Vixit en tout cas l¹option que défendait bec et ongles Jean-Pierre Lacroux, pourtant la seule à permettre de lever toute ambiguïté en matière de distinction entre sigle et acronyme (je pense ici à la titraille en grandes caps). Face à l¹hostilité de mes clients, refusant catégoriquement «A.T.B.», «S.N.C.F.», etc., j¹ai fini par opter pour le compromis proposé par un confrère sur la Toile: grandes caps pour les sigles, grande cap initiale et petites caps pour les acronymes. On n¹élimine pas tous les cas ambigus, mais c¹est à mon avis, pour les acronymes, une solution préférable à «Caf», «Onu», «Unesco», etc.


[J. M.]   Encore faut-il que ceux qui refusent les points ne refusent pas aussi cette solution !

   En ce qui concerne les sigles, une évolution a eu lieu. J'en veux pour preuve que vous préconisez S.N.C.F. et non S. N. C. F., graphie pourtant adoptée par le Petit Robert électronique, v. 2013 (à Chemin de fer), où l'on trouve aussi une entrée « ADN ou A. D. N. » (alors que dans la version 2.2 de 2002 l'entrée était écrite « A. D. N. ou ADN »).

   On pourrait envisager d'entériner la règle selon laquelle on peut supprimer les points des sigles pouvant se lire erronément comme des mots (et qui donc pourraient être pris pour des acronymes) lorsque ces sigles sont suffisamment connus (tel A. D. N.). Il n'y a pas besoin de réfléchir longtemps pour s'apercevoir que cette convention est très subjective : aucun parisien n'irait lire RATP comme « r'tape » (aucun ? voire...), mais ces points sont indispensables pour nombre de provinciaux, comme j'ai déjà pu l'observer. La situation est encore plus délicate dans le cadre du français destiné à un public international ou susceptible d'être lu par lui, auquel cas il faudrait remettre les points partout. Et quand je dis partout, c'est partout, pour éviter des cas visiblement insatisfaisants comme : E. D. F. -- GDF (exemple que j'avais donné à Lacroux... ou l'inverse). La symétrie impose E. D. F. -- G. D. F. (enfin, imposait, car depuis, avec la privatisation de l'Europe, tout est parti à vau-l'eau).

   En somme, la situation est la même qu'avec les majuscules. Une convention supposant l'intimité avec la langue, le lieux et la culture vaut qu'on ne capitalise pas ou seulement partiellement les majuscules, convention que l'on doit ou devrait abandonner dès l'instant où l'on a affaire à des allophones. De même, dans les mêmes circonstances, suivant le public susceptible de lire nos textes, on peut convenir de supprimer les points ou, au contraire, décider de les maintenir.

   A l'heure actuelle, les règles de la typographie française n'évoluent plus guère par nécessité interne, mais essentiellement sous influence externe. Nous sommes passés de S. N. C. F. à S.N.C.F. (que cet organisme emploie encore, au moins sporadiquement) et maintenant à SNCF. A quand les « J.B.A.P.M. de Lamarck » ? Oh, je sais, plus de la moitié des périodiques scientifiques « français » admettent maintenant cela dans les articles rédigés en français, notamment dans les bibliographies. Ce n'est toutefois pas encore une nouvelle règle de la typographie française, seulement du laxisme, de la faiblesse éditoriale en face de la pression exercée -- ou supposée exercée -- par les auteurs.

   Une influence n'est pas bonne ou mauvaise en soi. Elle est bénéfique lorsqu'elle se traduit par le renforcement de la personnalité, elle est mauvaise lorsqu'elle a pour conséquence un assujettissement.

   J. M.


Thomas Savary
Le Grand Plessis
F-85340 L¹Île-d¹Olonne
Tél. 06 22 82 61 34
www.compo85.fr
www.correctionpro.fr
 
> Pages 159 et 160
> http://www.domenach.fr/Lexique-ImpNat.pdf
>
> Le lexique peut surprendre.
> Armelle D.
 


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