Archive Liste Typographie
Message : Re: [typo] Exclure l'inclusive?

(Marion Gevers) - Mercredi 24 Avril 2019
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: [typo] Exclure l'inclusive?
Date:    Wed, 24 Apr 2019 17:07:52 +1000
From:    Marion Gevers <marion.gevers@xxxxxxxxxxxxxxx>

On 24/04/2019 3:58 pm, Thomas Savary wrote:

mardi 23 avril 2019, à 21:40:37 CEST, Jacques Melot a écrit :

> La « règle » en question -- « le masculin

> l'emporte sur le féminin » -- n'en est pas une,

> du moins pas au sens où certains le laissent

> entendre, y voyant un postulat. Pour ramener les

> choses à leur juste proportion, il ne s'agit que

> d'une formule utilisée en passant par les

> instituteurs dans les petites classes et qui n'a

> d'autre fonction que d'aider en peu de mots les

> élèves à se souvenir d'une conséquence du

> fonctionnement particulier du genre grammatical

> en français. On pourra bien supprimer la formule

> incriminée qu'elle sera remplacée le plus

> simplement du monde par quelque chose de

> rigoureusement équivalent comme « lorsque

> l'adjectif qualificatif ou le participe passé est

> employé avec des noms dont le genre diffère, on

> l'accorde au masculin pluriel », ce que des

> manuels, comme le Bled ou le Bescherelle, font

> d'ailleurs depuis plusieurs décennies, et bien

> sûr le Grevisse. Ce qu'il s'agit d'exprimer est

> une réalité grammaticale, un froid mécanisme, non

> une prétendue supériorité de l'homme sur la femme.

 

Je suis né en 1973, j’ai grandi dans l’Ouest de la France, réputé être plutôt traditionaliste et je n’ai jamais, enfant, jamais entendu ladite « règle » ainsi formulée, « le masculin l’emporte sur le féminin », avant les années… 2010. D’où mon impression que cette formulation poussiéreuse s’est vue ressortie par les militants féministes de manière opportuniste et malhonnête pour l’utiliser comme épouvantail, au mépris de toute réflexion linguistique sérieuse.

Je suis née plus de dix ans plus tôt, et j'avais un professeur de littérature française qui énonçait : "Au pluriel, le masculin est une forme générique qui embrasse les femmes", avec un petit sourire en coin...

Cela dit, je suis plutôt en faveur des anciennes règles, avant tout pour la facilité de la lecture. Les formules du style "les étudiant.e.s", très peu pour moi. En revanche, la féminisation des professions quand il est utile de savoir quel est le sexe de la personne, c'est bon à prendre, mais la question réside plutôt dans l'utilité elle-même : est-il indispensable de savoir qu'un professeur est une professeure ? Après tout, pourquoi cette discrimination est-elle plus importante que d'autres attributs tels que l'âge ou la couleur de peau d'une personne ? Après tout, quand il s'agit d'animaux, le français est encore plus loufoque, parlant de LA souris, LA mouche mais LE moustique quel que soit par ailleurs le sexe de l'animal. Quelle est la rationalité dans ce cas ?

Marion

 

Thomas Savary

Le Grand Plessis

F-85340 L’Île-d’Olonne

Tél. 06 22 82 61 34

www.correctionpro.fr

www.compo85.fr

 


La liste Typo — discussions typographiques
Les archives : https://sympa.inria.fr/sympa/arc/typographie
Désabonnement : <mailto:sympa_inria@xxxxxxxx?subject=unsubscribe%20typographie>