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Message : Re: Interlettrage ?

(Jonathan Paterson) - Lundi 17 Mars 1997
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Subject:    Re: Interlettrage ?
Date:    Sun, 16 Mar 1997 22:56:24 -0500 (EST)
From:    Jonathan Paterson <paterson@xxxxxxxxx>

Selon Olivier Randier :

>(...) la terminologie en typographie est une abomination.

Absolument, et en anglais aussi. Quand un Anglophone parle de «kerning», on
ne sait jamais ce qu'il veut dire avant d'avoir compris le reste de
l'énoncé. C'est vrai aussi des guides des différents logiciels.

Quelques détails :

>La table de crénage est incluse... dans les fichiers .afm (à part pour les
>fontes Type 1 sur PC).

Oui, mais aussi dans les fichiers .pfm utilisés par ATM et Windows.


>D'autre part, dans une justification au pavé, afin de caler le texte à
>gauche et à droite, les logiciels ont recours à un ajout ou retrait
>d'espace proportionnel entre chaque caractère d'une ligne, pour qu'elle
>"rentre".

On a généralement le choix entre la justification comme cela ou en modifiant
seulement les espaces entre les mots. Souvent, on peut établir une limite
minimum et maximum pour les espaces et c'est seulement quand ces limites ne
permettent pas une justification adéquate que le logiciel joue avec la
chasse de l'ensemble des caractères.


La terminologire anglaise en bref :

letterspacing (interlettrage) = l'ajout d'espace entre tous les caractères.
Cela se faisait au plomb et on a conservé le mot. À l'ordinateur, on le fera
par un ajustement du "tracking".

kerning (crénage) = reduction ou agrandissement de l'espace entre paires de
lettres, mais surtout la réduction. Cela se faisait au plomb, mais très
rarement car il fallait limer les blocs de plomb (les rendant impropres à la
réutilisation) ou faire une lettre qui se projetait au dela du bloc de
plomb, ce qui la rendait extrêmement fragile.

tracking = augmentation ou diminution globale de l'espacement entre tous les
caractères d'un texte sans changer leur forme. Selon Randier, cela s'appelle
l'approche, mais l'approche d'une lettre est l'espacement «naturel» qu'elle
contient de chaque côte de partie imprimante (shoulder, en anglais). Ici on
parle plutôt d'une modification de la chasse, c'est-à-dire de toutes les
approches. À l'époque de la photocomposition, on pouvait commander un texte
en «corps 18, chasse 96», c'est à dire assez serré, la chasse étant réduite
à 96 p. 100 de sa valeur naturelle. Cela ne pouvait pas se faire au plomb.