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Message : Re: Acces aux lettres islandaises (et autres...)

(Jacques Andre) - Vendredi 06 Juin 1997
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Subject:    Re: Acces aux lettres islandaises (et autres...)
Date:    Fri, 06 Jun 1997 09:47:48 +0200
From:    Jacques Andre <Jacques.Andre@xxxxxxxx>

Alain Hurtig wrote:
> 


>   Ça s'appelle le « vector encoding » et nos bidouilleurs sur Unix nous
> expliqueront sûrement comment on fait, moi je ne sais pas. 


Unix et PostScript sont deux choses complètement différentes, et ont
peut autant bidouiller un fichier POstScript depuis Unix que Windows ou
System7.

Le principe de la normalisation des échanges de caractères est
qu'un caractère est un couple <numéro, nom>, par exemple
dans IsoLatin1 <254 , THORN MINUSCULE ISLANDAIS>

Le principe de la << machinerie des fontes >> de PostScript
est d'associer à un glyphe une procédure de dessin qui a un nom. Par
exemple pour dessiner le glyphe d'un THORN il faut appeler la procédure
/thorn et le programme PostScript correspondant est
/thorn glyphshow

De cette façon, on pourrait imaginer un formateur style Word qui
pourrait utiliser les caractères que l'on veut qui sont dans une fonte
(quand j'ai fait la
première sortie des mille et quelques caractères d'Unicode dessinés
en Lucida pour la revue Caractères, c'était ce que j'avais fait !).

Mais il faut fournir à Word ou autre formateur les codes d'entrés.
Ce sont donc soit les codes standards (Ascii, IsoMachin etc.), soit
les codes privés d'IBM/EBCDIC, d'Apple/QuickDraw, etc. 

Au moment d'utiliser une fonte POstScript, il faut donc fournir une
table de codage (et non d'encodage qui n'a rien de français et aucune
connotation utile) faisant passer du numéro dans le codage utilisé
au nom de la procédure de glyphe désirée, par exemple dire qqchose comme
254 = /thorn
et d'utiliser ensuite le programme PostScript : (\254) show ou (þ) show
(pour la petite histoire show existait dès PostScript level1, et
glyphshow n'a été introduit que depuis le niveau 2).

Dans cette table de codage, à la position 193, on mettra
selon le codage utilisé tel ou tel nom de glyphe :
codage Adobe standard : /grave 
       Quick Draw       /exclamdown 
       EBCDIC           /A
       IsoLatin1        /Aacute
       Symbol           /Ifraktur


Mais pour des raisons historiques évidentes, ces tables de codages
(encoding vectors) ne permettent de traiter que 2^8=256 glyphes.

Ce sont en général les formateurs (ou plutôt les versions nationales
des formateurs, par exemple la version française de Word) qui font ce
travail d'aller modifier les tables de codage. 
Mais je pense que sur chaque plateforme il y a un moyen relativement
simple (même si c'est assez long puisqu'il faut souvent
redonner les 256 noms de procédures voulus)
de recomposer soi-même ces tables de codage, mais ça dépasse le statut
de cette liste.

Je pense qu'avec la version 3 de PostScript (plus ou moins annoncée avec
PDF) ces tables seront adaptées à Unicode (ce qui ne veut pas forcément
dire qu'on aura des tables de 2^16 ou 2^32 entrées !).


-- 
Jacques André
Irisa/Inria-Rennes,   Campus de Beaulieu,  F-35042 Rennes Cedex,  
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