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Message : Re: TeX et les jargonautes (Christophe Labouisse) - Samedi 22 Novembre 1997 |
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Subject: | Re: TeX et les jargonautes |
Date: | 22 Nov 97 15:50:14 +0100 |
From: | "Christophe Labouisse" <labouiss@xxxxxxxxxxxxxxxx> |
On 22-Nov-97 07:57:56 Alain Hurtig wrote : >At 18:51 +0100 21/11/97, Thierry Bouche wrote: >>Du strict point de vue typo, >>tex donne la satisfaction d'un contrôle poussé et d'une automatisation >>importante qui permet d'obtenir des résultats corrects à partir de >>sources mal faites : l'inverse des programmes WYSIWYG >> >C'est un aspect de TeX qui m'intrigue profondément. Je ne comprends pas ce >qui empêche de rajouter une surcouche graphique au logiciel qui permette de >l'utiliser en mode Wisiwig, avec la souris, et tout ça (trivialement : pour >déplacer un bloc image de 2 mm à droite, puis de le redéplacer de 4 mm à >gauche, le tout en deux mouvement de souris, juste pour voir le rendu à >l'écran, ou encore diminuer la force de corps d'un titre, ou réduire >l'interlettrage d'un paragraphe, et voir tout de suite si « ça rentre » >dans la colonne). Je pense que le principal problème est que TeX a été conçu pour travailler « par lot » c'est à dire prendre un ensemble d'ordres (le document), exécuter ces ordres (produire le document) et quitter. Sur l'exemple ci-dessus, il faudrait mettre en page jusqu'à celle comportant le bloc image, s'arrêter alors pour laisser l'utisateur contempler son oeuvre, modifier le source pour mettre le bloc 2mm plus à droite et ensuite dire à TeX de revenir un peu en arrière pour reprendre sa mise en page à l'endroit de la modification. Et bien TeX ne sait pas faire ça. Si on ajoute en plus à ce problème celui de la relation incestueuse entre programme et document dans TeX (d'ailleurs il n'y a pas de relation, c'est la même chose). On pourrait donc soit faire une surcouche mais qui, je pense, ne fonctionnerait que sur un sous ensemble des documents, soit ne pas faire de surcouche et intégrer directement dans TeX cette interface wysiwyg. Dans le premier cas beaucoup d'utilisateurs de (La)TeX seraient frustrés car une partie plus ou moins importante de leurs documents ne sera pas prise en compte et dans le second cas on se trouve confronter à un problème de financement surtout si l'on ne veut pas perdre l'aspect multi-plateforme de TeX (sans même parler de sa gratuité). >Dans l'industrie, je ne crois pas qu'on ait le temps ni la formation pour >jouer à ça... La rapidité et l'efficaité priment. Pour ce qui est de l'aspect formation je pense que de toute façon que ce soit pour TeX pour pour XPress elle reste indispensable. Quand à la rapidité et à l'efficacité je pense que c'est assez subjectif et que ça dépend trop du domaine pour que l'on puisse arriver à une conclusion. Par exemple je pense qu'un document LaTeX serait beaucoup plus efficace si l'on voulait par exemple, à partir d'un même « source », produire un livre, un CDRom, un document HTML, etc. >Le mail suivant de Thierry (sur l'aspect « secte », fort drôlement décrit) >renforce encore cette intuition, évidemment. C'est peut être vrai mais des sectes comme celle-ci l'informatique en est truffée. Entre les adorateurs de Bill Gates, ceux de MacOS, d'Unix, de la souris et du clavier il y a déjà fort à faire. Le « combat » TeX contre le reste du monde peut être vu par les XPressmen comme celui de la secte TeX alors que de l'autre coté on peut le voir que celui du mouvement pour la destruction des claviers. L'aspect « secte » est peut être renforcé pour TeX car le support que l'on trouve vient dans 99% des cas des autres utilisateurs. Soit dit en passe pour avoir travailler avec quelqu'un qui n'avait jamais utilisé de souris je peux assurer que l'usage du mulot n'est pas si intuitive que ça. >Sur le problème Wisiwig-non Wisiwig, je signale le très important article >de Conrad TAYLOR : « Mais qu'est ce qu'ont bien pu nous apporter les >systèmes WYSIWYG ? », paru dans le n° 27 des cahiers Gutemberg >(http://www.univ-rennes1.fr/pub/GUTenberg/publicationsPS/27-taylor.ps.gz). >L'argumentation est impressionnante de qualité, mais ne me convainc pas. Pour moi je l'ai interprété comme une peur de son auteur que les fabricants de logiciels pensent qu'il n'y a plus rien à faire pour améliorer la qualité typographique (et ce sans l'émergence d'une nouvelle technologie). Je pense que les interrogations de Conrad Taylor sont partagées par nombre de personnes ayant commencée à travailler avant l'avénement de la PAO. Un autre problème soulevé par cet article est le fait que la PAO donne l'illusion qu'une seule personne (généralement l'auteur) peut tout faire. Il m'arrive de beaucoup rire lorsque j'ai entre les mains certains documents conçu par ma société (ou de beaucoup pleurer lorsque je doit les modifier). >Pour poursuivre sur TeX d'une façon qui nous soit utile à tous, je serais >intéressé par savoir comment il gère la césure et la justification, et >comment on peut les paramétrer (chacun sait que c'est un des points les >plus faibles de XPress [pour rester poli avec Quark, parce que mon >sentiment est plus négatif que ça !], et de PageMaker aussi, je crois). En très gros car je ne connais pas le TeXBook par coeur (et puis Thierry se chargera de réctifier ou de sortir son lance flamme). Tout d'abord pour la justification TeX travaille paragraphe par paragraphe. À chaque coupure effectuée dans le paragraphe TeX associe une pénalité différente suivant la manière dont elle a été faite. Par exemple une césure au point recommandé (étymologique) aura une pénalité moins forte qu'une césure fait autre part ; une coupure laissant trop de blanc dans une ligne aura une pénalité forte ; etc. TeX cherche à justifier le paragraphe en minimisant l'ensemble de ces pénalités (dans la théorie, ajouter un « s » à la fin d'un paragraphe peut provoquer des modifications à la première ligne). >PS : Histoire de faire bondir les TeXistes de la liste, et de leur gâcher ^^^^^^ >le week-end (et de transgresser à mon tour la Charte, y'a pas de raison que ^^^^^^^^^^^ C'est pas très gentil tout ça ;-). [snip snip snip] >point, et je déteste les filets séparateurs), mais ce sont là sans doute >des paramètres faciles à régler. En général il est toujours possible de régler quelque chose avec (La)TeX mais souvent ce n'est vraiment facile (enfin sans mettre les mains dans le moteur). -- Christophe Labouisse : Ingénieur ESIEA. Cinéma, Amiga, Internet, Unix labouiss@xxxxxxxxxxxxxxxx http://www.mygale.org/07/gabuzo/
- Re: TeX et les jargonautes ( était : un format de document), (continued)
- Re: TeX et les jargonautes ( était : un format de document), Marc Herbert (21/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, Thierry Bouche (21/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, Alain Hurtig (22/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, Christophe Labouisse <=
- Re: TeX et les jargonautes, Thierry Bouche (24/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, Frederic Goudal (24/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, Eric Détrez (24/11/1997)
- Re: TeX, PostScript et WYSIMYG, Olivier RANDIER (25/11/1997)
- Re: TeX, PostScript et WYSIMYG, Christophe Labouisse (25/11/1997)
- Re: TeX, PostScript et WYSIMYG, Frederic Goudal (25/11/1997)
- Re: TeX, PostScript et WYSIMYG, Emmanuel Curis (27/11/1997)