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Message : Re: Structuration et methode de travail (Jean-Pierre Lacroux) - Mardi 25 Novembre 1997 |
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Subject: | Re: Structuration et methode de travail |
Date: | Tue, 25 Nov 1997 16:33:37 +0100 |
From: | Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx> |
Catherine Dô-Duc écrit: > Quelqu'un a-t-il trouvé la bonne méthode ??? ---- Pas moi... car je ne la cherche pas... :-) Vous avez raison, outre les techniques, ce qui est nouveau c'est la répartition des tâches et, dans une moindre mesure, leur définition. Écriture, composition et mise en page se chevauchent comme jamais (depuis Gutenberg...). Demain peut-être, tout s'effectuera à nouveau dans le même lieu. Sera-ce une régression ou un progrès ? Bien que pessimiste par choix, je ne jure de rien. On verra bien. D'accord donc sur le constat, mais je ne suis pas sûr qu'UNE bonne méthode soit envisageable. Les conditions de travail ont certes changé au cours des dernières décennies (une part du travail effectué naguère par l'imprimeur est passée du côté de l'éditeur), mais elles sont à peine moins variées aujourd'hui qu'hier (si l'on exclut l'édition « électronique »...). Bon, c'est une évidence, mais quand même... publier un dépliant et éditer une encyclopédie sont des activités qui n'exigent pas les mêmes structures. Il est exact qu'aujourd'hui la confusion des genres et des activités est de mise dans les travaux légers, mais je ne crois pas que la détérioration soit de même nature dans les grands bazars. On peut vous demander d'effectuer un travail de récriture, de correction et de mise au point, c'est vrai et c'est déjà fâcheux (il vaut mieux refuser de corriger un texte que l'on a partiellement récrit), mais dans les grands projets éditoriaux on demande rarement à un réviseur ou à un correcteur de concevoir la maquette ou d'?uvrer à la mise en page, et lycée de Versailles... Je prends mon exemple : pour plusieurs maisons d'édition, comme collaborateur extérieur, je m'occupe du texte, sous tous ses aspects, donc j'écris, je récris, j'indexe, je corrige (l'orthographe, la syntaxe, le style ET l'orthotypographie). Encore une fois, je ne fais pas « tout ça » sur les mêmes textes : on peut associer récriture et indexation (ou correction et contrôle typographique), mais il est très risqué de s'autocorriger... J'interviens sur papier ou sur écran, sur la copie et les épreuves, à l'encre rouge ou à l'aide d'un traitement de texte, d'un logiciel de mise en page. L'ensemble de ces activités (écriture, récriture, correction, contrôle typographique) est cohérent et il correspond à un « profil » (pour parler comme eux) recherché aujourd'hui par les éditeurs (qui, politique de groupe et profit obligent, ont viré imprudemment des salariés compétents). Lorsque je suis chargé d'établir un texte, c'est moi, et non le directeur artistique, le chef de fab ou le maquettiste, qui décide où sont les caps, les petites caps, l'italique et toutes ces sortes de choses. En revanche, que les marges fassent tant de millimètres, que l'on compose en Baskerville ou en Mistral, ce n'est pas mon problème. Je fais confiance aux professionnels qui sont chargés de ces questions. Quand se pose un problème situé à l'intersection de nos domaines, nous en discutons et, souvent, tout s'arrange. Il se trouve que de plus en plus « tout » est sous-traité (sauf la fab...). Entre « sous-traitants » il est facile de s'entendre. --------------------- > Bref, si je me souviens bien, il y a quelques années, pour faire tout ça, > il fallait > - un rédacteur/rewriter, > - un correcteur, > - un préparateur, > - un compositeur, > - un directeur artistique pour concevoir la maquette et la typo, > - un metteur en pages pour les appliquer, > - un photograveur... > Aujourd'hui, nous autres pauvres indépendants sommes censés savoir tout > faire. Et on s'étonne qu'il y ait du chômage et que la qualité des livres > ne soit plus ce qu'elle était ! Pire encore, l'expérience semble montrer > qu'il vaut effectivement mieux que ce soit une seule et même personne qui > fasse la préparation sur document, la compo et la mise en pages, car les > fonctions des différents logiciels (Word et QuarkXpress par exemple) se > chevauchent, quand elles ne se contredisent pas ou ne s'annulent pas > purement et simplement. ---- D'accord !... mais je suis moins nostalgique que vous... Naguère, un correcteur corrigeait à longueur de jour, d'année, de vie, un préparateur préparait, un compositeur composait... Pas marrant, même en aimant son métier, on devait finir par se lasser... Aujourd'hui on nous demande de tout faire (ou presque...). Eh ! même si pour d'aussi diverses compétences nous sommes mal payés (plutôt mieux qu'hier, d'ailleurs), c'est beaucoup plus intéressant, varié, « enrichissant », agréable... De toute façon, on n'a pas le choix... Cordialement, Jean-Pierre Lacroux --------------------------------------- lacroux@xxxxxxxxx Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) : http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html ---------------------------------------
- Structuration et methode de travail, (continued)
- Structuration et methode de travail, Alain Hurtig (24/11/1997)
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- Re: Structuration et methode de travail, Jean-Pierre Lacroux <=
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