Re: Freeware et piratage

[Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxxxxx>]

At 10:26 +0100 4/12/97, Jean-Francois Porchez wrote:
>Attention, ce site contient de nombreuses typos piratées. En plus, si on
>se réfère au Monde multimédia de ce weekend, le Shareware et Freeware
>est interdit en France. A Lire:
>
>http://www.lemonde.fr/multimedia/index.html
>
Ben, ça fera jamais qu'une bêtise de plus qu'on aura lu dans le Monde.
Avoir une belle typo ne garanti pas pas contre ce fléau (« Contre la
sottise, même les dieux luttent en vain », disait Gothe).

Y. Eudes ne cite aucune référence (art. de loi, date du jugement, ressort
du tribunal) : vous aviez remarqué ?

Comme le don n'est pas interdit dans notre pays, comme le droit moral sur
une oeuvre donnée demeure absolument, et ce quelle que soit l'oeuvre, et
même quand on l'a donnée, je ne vois pas comment la copie d'un logiciel
« freeware » (abusivement nommé « domaine public ») pourrait être
sanctionné. Quand au « shareware », ce n'est qu'un mode de vente comme un
autre.

-------------------------
Concernant les polices,
>  Bon, comme ce problème de piratage concerne aussi les fontes, je me
>permet de répondre ici. Si ça sort vraiment trop du cadre de la mailing
>list, désolé...
>
Je pense que c'est un problème auquel nous nous confrontons chaque jour...

>  En ce qui concerne les fontes, le problème est exactement le même, en
>encore plus compliqué. Si Adobe laisse sur son site un fichier
>postscript avec une fonte que j'aime bien et que je la pique dans ce
>fichier, ou est le mal ?
>
Ça m'étonnerait qu'Adobe fasse un truc pareil ;-).

Cela dit, il font bien pire, puisque d'un côté, ils interdisent l'accès aux
vecteurs de leurs polices, et interdisent de modifier les polices, et d'un
autre côté ils écrivent, publient et vendent un logiciel dont une des
fonctions est précisemment l'édition de ces vecteurs (je parle
d'Illustrator) !

La situation du créateur de polices est évidemment bien compliquée. Certes,
le piratage ne date pas d'aujourd'hui, mais de l'époque de Gutenberg ou peu
s'en faut. Au moins avait-on autrefois la (maigre) consolation de se dire
que la copie prenait du temps et demandaait du talent pour graver les
poinçons. De nos jours, c'est l'affaire de cinq minutes.

Du côté de l'utilisateur, il semble de plus en plus difficile de se passer
des polices existantes (au minimum la typothèque Adobe, disons), ne
serait-ce que pour pouvoir faire des essais et pouvoir se décider _de visu_
pour un travail donné.

La tentation est donc grande de posséder une typothèque la plus large
possible, quitte à acheter les polices réellement utilisées après. La
tentation est ensuite grande d'utiliser quand même ces polices « d'essai »
(« On achètera plus tard »), etc., etc.

Et ceci même quand on est honnête. De l'abondance nait la tentation, c'est
bien connu...

--------------------------
Concernant les PDF, j'ai lu la réponse (ambigüe) sur la liste pas plus tard
qu'hier :

At 7:56 +0100 3/12/97, Christophe Labouisse wrote:
> Pour ce qui est du PDF il suffit de regarder la license des
>fontes pour voir ce qui est autorisé. Chez Adobe par exemple il est
>autorisé d'inclure une fonte dans un PDF à condition de faire du
>subsetting. Les autres fonderies n'ayant pas de format à promouvoir sont
>vraisemblablement plus restrictives à ce sujet (Tiro Typeworks par exemple
>l'interdit).
>

La question des polices « bit-mapisées » par TeX reste pour moi
mystérieuse : c'est autorisé, c'est toléré, c'est quoi ?

Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
-------------------------------------------------------------------------------
Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit
de sommeil et il n'y paraîtra plus.
    Brigitte Fontaine