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Message : Re: et/ou

(Dominique PUNSOLA) - Jeudi 15 Janvier 1998
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Subject:    Re: et/ou
Date:    15 Jan 1998 08:51:15 +0100
From:    Dominique PUNSOLA <Dominique.Punsola@xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx>

---------------------------- Forwarded with Changes ---------------------------
From: panafmed@xxxxxxxxxxx at Hub
Date: 1/14/98 7:33PM
*To: typographie@xxxxxxxxxxxx at Hub
Subject: Re: et/ou
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Vos remarques sont très justes et mon jugement était en fait trop hatif.

C'est peut être une question de contexte.

Et/ou est peut être acceptable dans un texte technique (informatique ou autre)
Quand on le trouve (comme cela arrive parfois) dans un article qui par ailleurs 
a une certaine qualité literraire, je le trouve choquant, non pas par rapport à 
une norme établie, mais par rapport à une appréciation personnelle, donc 
entièrement subjective. Il n'est pas question que la langue soit un objet de 
culte, mais mon éducation, la lecture des auteurs qui savent manier la langue, 
qui lui donnent une beauté, me la font aimer, et c'est une tristesse de 
ressentir qu'elle s'abime (jugement tout à fait subjectif je le repete) sous 
l'effet d'un jargon technique.

_________________________ Séparateur Réacheminement ____________________________
Objet : Re: et/ou
Auteur :  panafmed@xxxxxxxxxxx à Hub
Date :    14/01/1998 19:33


>     Ce que je trouve grave dans l'abus du et/ou c'est la différence 
que
>     l'on introduit entre l'écrit et le parlé.
     
Ben, justement, faut pas confondre l'écrit et le parlé... ;-)
     
>     Il y a quelque chose dans le parlé (le /) qui n'existe pas dans
>     l'écrit. De plus et/ou est un mot qui est créé par l'intermédiaire de 
>     l'écrit. Une telle création n'est pas du tout dans la logique du
>     langage parlé. [...]
     
Mais c'est dans celle de la langue écrite. Bien souvent, l'écrit permet de 
« mettre en forme », ce qu'un locuteur n'a pas toujours le temps et/ou 
;-)))) la capacité de faire à l'oral.
     
>     Je trouve que tout cela traduit un mépris de la langue.
     
Pas d'accord. D'abord parce que la langue n'est pas un objet de culte : 
c'est avant tout un instument utilitaire. Quand bien même elle mériterait 
qu'on la louât, il serait temps de faire cesser ce terrorisme intellectuel 
qui, en la mettant sur un piédestal, rabaisse ipso facto ceux qui en 
maîtrisent mal les arcanes.
     
Ensuite, parce que la distinction entre la langue parlée et la langue 
écrite n'a rien d'un simple artifice. Prenons l'exemple des interviews que 
chacun lit dans la presse. Si le journaliste devait n'en faire que de 
simples transcriptions de ce qu'ont dit les personnes interviewées, peu 
d'entre elles passeraient ne passeraient pas pour des imbéciles - hormis 
les rarissimes cas d'espèce, tel feu Mitterrand, qui « parlent comme un 
livre ». Donc, contrairement à une idée fort répandue - y compris chez 
certains journalistes -, une interview ne DOIT PAS se limiter à une simple 
transcription. Pourquoi ? Tout simplement parce que le commun des mortels 
ne parle pas comme il écrit : certains procédés oraux (itération, 
redondances, etc.) tombent à plat dès qu'on les transpose à l'écrit ; à 
l'inverse, cartains procédés écrits (notamment les effets de typographie) 
sont instranscriptibles en l'état vers l'oral.
     
     
Philippe JALLON panafmed@xxxxxxxxxxx
Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique 
(magazine mensuel / monthly publication)
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