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Message : Re: {ae} et {AE} (Olivier RANDIER) - Mercredi 25 Février 1998 |
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Subject: | Re: {ae} et {AE} |
Date: | Wed, 25 Feb 1998 02:09:32 +0100 |
From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>À propos des ligatures æ et Æ, deux questions : > >1. Pour les latinistes de la liste : en latin, s'agit-il d'une ligature à >valeur orthographique, comme notre {oe}, ou simplement ornementale comme >notre {fi} ? > >2, Pour les typographes de la liste : pourquoi, en italique et dans >certaines polices (dans les Times, c'est spécialement frappant), le æ >ressemble-t-il tant au {oe} ? N'y a-t-il pas moyen de les dessiner de façon >moins cavalière pour le lecteur ? Ah, ça me rassure, il n'y a pas que moi qui ait du mal à distinguer « aeschne » et « boeuf » ! ;-) Bon, pour les italiques, la raison tient principalement à la forme du a italique (il serait intéressant d'ailleurs de faire une étude sur l'évolution des lettres à variante italique, surtout le a et le g, en fonction de l'époque). Quant on utilise la variante italique (sans boucle en haut), la boucle descendante du e épouse logiquement la forme du fut droit du a. Le résultat est finalement peu différent du oe. C'est un problème pour le typographe, qui doit trouver un compromis entre la distinctibilité du signe et son accord à la logique structurelle de la fonte. Après, c'est une question de talent... On rencontre le même problème en romain, quand le a est utilisé dans sa variante italique (Futura, Avant-Garde). Une des solutions est que le ae soit dessiné à partir de la variante romaine (Palatino, Goudy, Futura), même en italique, bien que ce ne soit pas très logique. La solution des classiques (Garamond, Caslon, Bembo, Janson) est de fondre la panse du a dans celle de haut du e. Cela donne un signe un peu bizarre au premier abord (un peu comme une esperluette écrasée), mais très élégant dans la composition. En fait, le problème se rencontre surtout dans les tentatives de rationnalisation d'où sont issues les réales que tu aimes tant ;-) Là, on a construit le ae selon la pure logique géométrique de la fonte, avec le résultat que la seule distinction entre les deux signes est le haut du fut droit du a. Cet élément distinctif est souvent insuffisant et apparaît vite comme un accident ignoré par l'oeil (Times, Century, Bodoni). À remarquer : en Baskerville BE, le ae a ce défaut, alors que le Baskerville Book utilise la forme "en esperluette écrasée". Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://perso.wanadoo.fr/thierry.vidal/ Claviers et scripts WorldScript translittérés pour faciliter la composition des langues est-européennes, du grec et du cyrillique.
- {ae} et {AE}, Alain Hurtig (23/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Thierry Bouche (23/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Olivier RANDIER <=
- Re: {ae} et {AE}, Jacques Andre (25/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Thierry Bouche (25/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Jacques Melot (26/02/1998)
- <Possible follow-ups>
- Re: {ae} et {AE}, Jean Fontaine (26/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Jacques Melot (26/02/1998)
- Re: {ae} et {AE}, Francois Bougnet (08/03/1998)