Archive Liste Typographie
Message : L'arobase ou arobas... (Alain LaBonté ) - Lundi 09 Mars 1998 |
Navigation par date [ Précédent Index Suivant ] Navigation par sujet [ Précédent Index Suivant ] |
Subject: | L'arobase ou arobas... |
Date: | Mon, 09 Mar 1998 14:03:14 -0500 |
From: | Alain LaBonté <alb@xxxxxxxxxxxxxx> |
A 18:35 98-03-09 +0200, Frédéric Guignot a écrit : >Je cherche des informations concernant l'origine du caractère @ >(arrobas, a commercial...) [Alain] : L'origine me semble obscure. Mais il faut noter que, contrairement à l'Europe francophone moderne qui ne connaissait pas ce symbole, il y a belle lurette que le signe est utilisé au Canada français (peut-être par influence anglaise, mais ce n'est pas certain, car les Anglais disent tenir ça du français et même du latin!) comme signe pour indiquer la valeur unitaire d'un article dans le commerce. Ex. : 2 livres de beurre @ 25 sous la livre = 50 sous Le @ se disait alors « à » tout court (d'où le nom de « a commercial » ou « à commercial » -- en anglais « commercial at »), ce qui nous semblait, à nous francophones, familier et très naturel, puisque cela suggérait toujours l'abréviation cursive d'un A ACCENT GRAVE. J'ai été instruit à la petite école de cet usage, disparu de nos épiceries et de nos magasins généraux depuis que la mode des supermarchés s'est répandue et depuis que l'on imprime les factures avec une caisse enregistreuse dotée de possibilités d'impression automatique... Il serait intéressant de voir si le symbole existait en France (ou en Nouvelle-France) avant le traité de Paris (signé en 1763). Il se peut bien que la Révolution française ait fait disparaître ce signe avec l'instauration du système métrique, comme elle a fait à peu près disparaître les livres[**], onces, pouces, pieds, arpents, chopines, pintes, gallons et autres unités de mesure déconcertantes du vocabulaire français (sauf de celui de l'Amérique du Nord francophone). Cette hypothèse de changement révolutionnaire ne demeure toutefois qu'une hypothèse jusqu'à nouvel ordre. Alain LaBonté Québec [**] : sauf dans les livres de beurre et dans une chanson de Brassens (« Le bulletin de santé », si ma mémoire est bonne) qui parle d'un homme qui ne fait plus partie du camp des « plus de deux cents livres » [i.e. 90 kg au Canada, 100 kg en France si l'on se fie au poids d'une « livre métrique » de beurre]...