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Message : Re: La n des h

(Olivier RANDIER) - Jeudi 28 Mai 1998
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Subject:    Re: La n des h
Date:    Thu, 28 May 1998 01:37:43 +0200
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>At 16:37 +0000 27/05/98, Hugues RICHARD wrote:
>>C'etait juste une amusante constatation : dans une majorite de sans-serif,
>>le h semble se resumer a un n avec une hampe (on prend le n sans aucune
>>autre
>>modifcation que celle de lui ajouter une hampe. Il y a identite parfaite des
>>contours). Ce fait est bien moins vrai avec les police ayant un empattement.
>>
>J'aimerais être aussi optimiste que toi...
>
>Mais, hélas, bien trop souvent les « u » sont des « n » inversé, « b »,
>« p », « q » et « d » se ressemblent comme des gouttes d'eau (dans un
>miroir), on construit les « m » avec deux « n », etc.
>
>Les humanes modernes échappent (un peu) à ce défaut, parce que, si ma
>mémoire est bonne, William Morris qui les a remis au goût du jour au début
>de ce siècle détestait cette façon paresseuse de dessiner les caractères.
>Les autres...
>
>Il y a quelques fondeurs qui lisent la liste. J'aimerai beaucoup avoir leur
>point de vue là-dessus, savoir quelle est leur pratique, etc.
>
>---------------------
>Bon : voilà un nouveau critère de sélection (le dessin des lettres les unes
>par rapport aux autres), et je vous signale que si on cumule tous les
>critères énumérés sur cette liste depuis son existence, on ne peut rien
>choisir, car chaque police a des défaut intrinsèques et
>rédhibitoires... ;-))).

Tout dépend de la logique intrinsèque du caractère. Dans un caractère
extrêmement formaliste et géométrique comme un Futura ou, plus encore, un
Helvetica, il n'y a aucune raison que le h ne soit pas identique au n dans
sa partie inférieure, comme le d pour le a (en Futura), que le u ne soit
pas un n inversé, etc. Si l'on suit strictement la logique de formation
géométrique des signes, on aboutit forcément à ce résultat. Cela contribue
à l'impression de rigueur qui émane de ces caractères, et aussi forcément à
leur sécheresse. C'est pour remédier à cette sécheresse que sont nées les
incises et les linéales modernes (Frutiger, Stone, etc.). C'est comme ça
que se créent des typologies circulaires, comme le faisait remarquer J.-P.
L. à propos de la classification Vox-ATypI.
Quand on dessine des polices dont l'origine manuelle est plus marquée, la
logique aboutit à des formes différentes... sauf quand on ignore tout du
ductus des signes, ce qui est souvent le cas des typographes du dimanche.

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
		http://village.cyberbrain.com/technopole/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).