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Message : Re: Les ligatures du Mont Martini

(Bernard Chombart) - Vendredi 29 Mai 1998
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Subject:    Re: Les ligatures du Mont Martini
Date:    Fri, 29 May 1998 19:27:44 +0100
From:    Bernard Chombart <Bernard_CHOMBART@xxxxxxx>

A 16:49 28-05-98 +0200, Thierry Bouche a écrit :
>  Bref, je voulais dire que pour améliorer insensiblement la qualité
>(et l'invisibilité) d'une page de texte, on peut imaginer que le
>contexte influe sur la forme et l'espacement de chaque lettre
>différemment à chaque occurence de cette lettre, la page entière
>réagissant de façon dynamique à son contenu, pas seulement comme de
>nos jours deux lettres consécutives. C'est une chose qui est
>imaginable aujourd'hui, mais inconcevable avant l'informatique. Cela
>suppose que les programmes aient un génie typographique beaucoup plus
>grand que ce qu'on peut constater de nos jours...
>  Je ne désire donc pas revenir à une écriture manuscrite cursive
>simulée et illisible, mais plutôt aller au delà de gutenberg. (qui,
>soit dit en passant, utilisait beaucoup de ligatures préfabriquées, de
>chasses variables, qui lui permettaient dans  une certaine mesure de
>justifier par les noirs).
>  En espérant que cette intervention est compréhensible...

Oui, même pour le béotien total.

Je trouve cela génial, d'un certain point de vue (disons
celui de l'art, de ce qui rend unique quelque chose), mais
j'y pressens a priori une difficulté technique potentielle 
assez énorme.
Il ne faut pas oublier que l'informatique, ce n'est pas
seulement de la puissance installée, mais qu'il y a une
femme/un homme [...on est lu à Québec...] derrière 
chaque astuce de logiciel...
Nous sommes là devant une difficulté analogue à celle
de la traduction automatisée, et on sait ce que ça donne
pour l'instant.

Je ne dis pas qu'on ne le fera pas, d'ailleurs. En 1970, la 
lecture optique était presque une vue de l'esprit, et la 
synthèse vocale apparaissait quasiment insurmontable, sauf 
bien sûr dans les films d'anticipation, où on n'avait le plus 
souvent à montrer que des panneaux de clignotants qui n'ont 
en réalité jamais vu le jour (sauf sur l'IRIS 50 de la CEA,
parce qu'il y venait souvent des ministres et autres visiteurs
incultes), des bandes magnétiques (très spectaculaire, ça, 
parce que plein de mystère pour la plupart des gens), ainsi 
que des trieuses de cartes perforées !

Non, ce qui m'a fait réagir, c'est que j'avais envie
d'observer que, souvent, la cursive de nos grand-parents,
et même celle de nos parents, étaient beaucoup plus
lisibles que les imitations imprimées. C'était de la
véritable calligraphie. Je vous avouerai même que c'est
souvent l'une des choses qui me montent au souvenir, 
lorsque j'assiste à l'inhumation d'un ancien. Quelle perte !

Si j'ai raison, cela nous laisse des perspective de boulot
avant de parvenir à la réalisation de votre idéal !

Naturellement ce n'est plus vrai pour nous; aujourd'hui tout 
le monde « écrit comme un cochon », même les derniers 
specimens (dont votre serviteur) à avoir [réellement] appris 
l'écriture, je veux dire avec la plume Sergent-Major, un
bon instituteur et de l'encre violette.

>« et, quoique l'on pourrait mettre un point d'exclamation à la fin de
>chaque phrase, ce n'est peut-être pas une raison pour s'en dispenser ! »
>                                     Comte de Lautréamont, 1869.

D'accord.
Maintenant, on la connaît tous par c?ur ...
Une autre, s'il vous plaît.


Bernard_Chombart@xxxxxxx
Cormelles le Royal, Calvados, France