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Message : Re: Familles, je ne vous aime point (Gide a la noix) casse)

(Jean-Pierre Lacroux) - Dimanche 26 Juillet 1998
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Subject:    Re: Familles, je ne vous aime point (Gide a la noix) casse)
Date:    Sun, 26 Jul 1998 18:46:39 +0100
From:    Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Alain Hurtig écrit:
> En dépit de certaines réticences, elle se semble la seule encore
> utilisable, car elle fait référence à la fois à la forme, à l'histoire et
> la connotation. 
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C'est précisément ce qui la rend inutilisable...
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> (Note pour Lacroux : si tu as compris comment fonctionne la
> « révision » opérée par Blanchard, fais un topo pour la liste, ou en tout
> cas pour moi, parce que c'est la bouteille à l'encre :-))).
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Pour l'instant, je commence tout juste à comprendre comment fonctionne
Blanchard... (Cela dit, son livre est intéressant.)
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> Ce qui fait que la notion de « familles » de caractères est très utile (un
> outil pratique de tous les jours dans l'ordre du choix de telle police pour
> tel travail) mais ne peut prétendre à aucun critère scientifique ou
> rigoureux, dès la fin du XIXe siècle (AMOA).
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Hihi... aucun critère rigoureux... C'est moche pour une
classification...
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> Une simple remarque : autrefois, les métiers étaient séparés, les typos ici
> (qui se servaient du plomb, les affichistes là (qui utilisaient le
> pinceau). 
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Dans l'édition, ils le sont encore. C'est le rapport de force (texte à
lire/texte à voir, typo/graphie [hihi], compo/mise en pages, etc., bref
« texte »/« image ») qui a évolué. C'est normal, triste mais normal : la
culture typographique se transmet dans des écoles d'arts
« graphiques »... elle est ignorée dans les disciplines dites
« littéraires ». C'est là où ça déconne, car, contrairement à ce que
croient les typo-graphes (hihi),  la typographie n'est pas destinée
prioritairement à engendrer des images. 
Dans la grande galerie des ancêtres typographes, tu as beaucoup de
grammairiens, d'éditeurs, d'écrivains... Aujourd'hui, tu as surtout des
graphistes, des informaticiens et quelques sémiologues... Je ne dis pas
que les seconds sont moins estimables que les premiers (ce serait con :
cela fait plus d'un quart de siècle que j'ai été estampillé
« communicateur visuel » (n'importe quoi...) en sortant des Arts
décos...), je dis que cet
état de fait n'est pas sans conséquences.
Dans mon boulot, il est rare que j'aie à choisir les polices, les corps,
les justifs... D'autres sont payés pour le faire, tant mieux, car cela
ne me passionne pas, mais faut pas qu'ils s'avisent de me dire où l'on
doit mettre des caps ou de l'ital... Ils ne le font d'ailleurs pas. Ça
existe encore, la division du travail... Pourvu que ça dure.
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> La logique de lecture était considérée comme différente,
> l'histoire et les traditions n'étaient pas les mêmes, au point que les
> familles de caractères ne se superposaient pas d'un métier à l'autre. Tout
> cela est désormais balayé, en particulier parce que nous utilisons tous un
> seul outil : l'ordinateur. Et qu'on trouve des tas de polices dont rien ne
> nous dit à quoi elles sont a priori destinées.
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Oui... et c'est pourquoi il serait bon de revenir, non aux
classifications d'avant Thibeaudeau, mais à leur principe : la
destination. Polices de labeur, c'est un peu court évidemment, mais
c'est loin d'être idiot...
Quant aus « fantaisies »... Pourquoi veux-tu que l'on perde son temps à
« classer » finement des polices dont on n'a pas, dont on n'aura jamais
l'usage ? 
Amicalement, 
Jean-Pierre Lacroux
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Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html
Mise à jour : 23 juillet 1998
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