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Message : Re: Codage et encodage

(Jacques Melot) - Mercredi 26 Mai 1999
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Subject:    Re: Codage et encodage
Date:    Wed, 26 May 1999 01:03:24 +0000
From:    Jacques Melot <melot@xxxxxx>

 Le 26/05/99, à 0:46 +0000, nous recevions de Bernard Chombart :

>>Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
>>les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
>>le silence de l'hiver.
>>   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.
>
>Ça y est, on vient de les trouver.
>C'est en Égypte, parmi des lotus.
>
>Je ne crois pas avoir lu de réponse très satisfaisante
>à la question qui avait été posée à propos de « codage »
>et « encodage », aussi me permettrai-je d'y mettre mon
>grain de sel.
>
>Les informaticiens sont en général des gens plutôt assez
>pragmatiques; ils vont droit au but, et ne s'embarrassent
>guère du respect des usages, sauf lorsqu'il s'agit des leurs.
>Plus exactement, ils aimeraient bien aller droit au but,
>mais ils ne rechignent jamais à compliquer les choses,
>et même souvent sciemment, croyant naïvement que cela
>leur donne de l'importance et les rend indispensables.
>C'est pourquoi ils n'ont pas leur pareils pour inventer
>des néologismes, en espérant inconsciemment qu'on sera
>ainsi obligé d'utiliser la ligne chaude pour en connaître le
>sens... et leur permettre ainsi de se gonfler un peu plus.
>Certains explosent assez rapidement; d'autres, avec le
>temps [et surtout les « plantages » répétés], deviennent
>modestes. Vous reconnaîtrez les premiers à ce signe que
>leurs néologismes sont presque toujours des mots anglais
>qui n'existent pas dans la langue en glaise.
>
>Quoi qu'il en soit, et bien que je n'aie jamais rien lu de
>précis là-dessus, ma réaction purement intuitive est de
>poser « encodage » comme se référant à la codification
>des données, alors que « codage » se rapporte généralement
>assez clairement à la programmation proprement dite.
>Ainsi, dans le jargon, « du code » c'est un programme
>exécutable en « langage machine », c'est-à-dire un truc
>totalement indigeste pour l'humain, mais le seul directement
>digestible par la machine.
>
>Y aurait-il par hasard d'autres informaticiens dans la salle
>prêts à me suivre sur ce point ? (Ce dernier point, bien
>sûr, ce qui précède n'engageant que moi.)


   Un informaticien, je ne sais pas, mais un humaniste oui (les humanistes
sont les prochaines cibles des groupes actions de la C.I.A. : ce sont, par
le danger qu'ils représentent, l'analogue nouveau des communistes).

   Bref. Je ne crois pas que là soit l'origine de l'emploi du terme «
encodage » en français. Cela fait longtemps que j'attire l'attention des
gens dans les forums consacrés au Macintosh sur cet anglicisme. Il semble
assez clair, que l'on parle d'encodage (pour ce que vous savez) parce que
le terme anglais utilisé pour désigner la notion correspondante est «
encoding ». Il n'y a pas à chercher plus loin : c'est un anglicisme par
traduction littérale.

   Si l'on veut aller plus loin, il faut en fait aller examiner le verbe
anglais dont dérive « encoding » et les verbes connexes : to code et to
encode. Je vous laisse le soin de le faire. C'est là que se trouve la vraie
réponse à la question posée. La comparaison de « codage » et « encodage »
ne mène à rien : il faut comparer « coder » et « encoder ». Le premier a
plus volontiers le sens de « crypter » et, en ce sens, est donc l'antonyme
plus exact de « décoder ». À vrai dire, le terme bien français
correspondant à « encoding » est plutôt « codification » (un des trois sens
reconnus par le Robert; manière dont un nombre ou un signe est associé de
manière précise, suivant une méthode ou des règles, à une entité).

   Salutations amicales,

   Jacques Melot, Reykjavík


>Bernard_Chombart@xxxxxxx
>Cormelles le Royal, Calvados, France