Archive Liste Typographie
Message : Re: SMF Baskerville : une approche critique

(Thierry Bouche) - Samedi 28 Août 1999
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: SMF Baskerville : une approche critique
Date:    Sat, 28 Aug 1999 19:55:42 +0200 (MET DST)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

j'ai oublié de répondre à ceci.

Concernant « Re: SMF Baskerville : une approche critique », Olivier RANDIER écrit : «
» Une chose qui m'étonne : pourquoi les fontes de maths sont-elles basées sur
» des modèles aussi anciens ? J'aurais attendu de la communauté scientifique
» un choix plus moderniste (à tort ou à raison). Dans la composition de
» maths, je m'attendais plutôt à un caractère fleurant la modernité, style
» Stone ou Frutiger.

Pourquoi le Monde n'est -il pas composé en Matrix, Libé en Blur, Le
figaro en Courier, Valeurs actuelles en Beowolf ?

Peut-être simplement par souci de lisibilité.

Il y a aussi un conservatisme typographique inhérent aux sciences,
parce qu'un symbole, lorsqu'il a pris une valeur universelle, n'a plus
besoin d'être accompagné de sa définition, et qu'il serait impossible
de rédiger un texte scientifique en explicitant tout ce qu'il
contient. Un epsilon, c'est petit, un F en anglaise, c'est une
transformée de Fourier, un H avec un p en indice, c'est un groupe
d'homologie, si je mets autre chose qu'un p, il faut que je le précise
(ça pourrait être un Hamiltonien dépendant d'un paramètre, un élément,
n'importe quoi). On en est même venu à employer en typo ces polices
que l'IN dit par erreur « éclairées » pour reproduire sur le papier la
double barre qui était un ersatz de gras au tableau noir. Bref, il est
très important que tout se reconnaisse sans hésitation, donc une forme
étrange pour une lettre, une typo originale, sont néfastes dans ce
contexte, comme, mais plus encore, pour la lecture continue.

Pour les présentations, les posters, les transparents, on observe
cependant fréquemment une demande insistante pour des maths en
Helvetica... 


Thierry Bouche, Grenoble.