Archive Liste Typographie
Message : Re: SMF Baskerville : une approche critique (Alain Hurtig) - Dimanche 29 Août 1999 |
Navigation par date [ Précédent Index Suivant ] Navigation par sujet [ Précédent Index Suivant ] |
Subject: | Re: SMF Baskerville : une approche critique |
Date: | Sun, 29 Aug 1999 07:38:08 +0200 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx> |
Oups ! Quel débat... Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas connu ça, et ça (me) fait du bien. At 15:00 + 0200 28/08/99, Michel Bovani wrote : >J'essaie de répondre ici à Alain et à Olivier. > Intéressante et importante mise au point : merci à Michel. -------------------------- D'un côté, je bois du petit lait : depuis que cette liste existe, les TeXistes nous expliquent que leur logiciel est tellement supérieur aux autres, ça en devient vexant (« Si une fonction manque, il suffit de l'écrire... On peut faire ça avec XPress ? », ce genre de trucs qui énervent, parce qu'en général non, on ne peut pas...) D'un autre, j'essaye de causer typographie, sans trop m'attacher aux logiciels. Et puis comme le dit Thierry, on arrive, dans l'argumentation, à la limite de l'épure. Mais je me pose une question : je n'utilise pas TeX, et il y a peu de chances que je l'utilise un jour. Est-ce que je peux utiliser SMF Baskerville sans TeX (avec mon XTention favorite) ? Est-ce que c'est aussi souple que, disons, MathematicalPi ? (sur laquelle il y aurait beaucoup de choses à redire, évidemment : à bien des égards, c'est _pire_ que SMF Baskerville). Bref, est-ce que c'est un travail _universel_, ou un travail ultra-spécifique qui a été fait ? >Je précise toute de suite que je ne veux tailler de short à personne, ni >me montrer particulièrement indulgent. > Moi non plus : pourquoi être indulgent, quand c'est si bon d'être injuste ? Donc, continuons à tailler gaillardement des shorts. D'autant que la saison s'éloigne : on fait des provisions pour l'été prochain :-)))). (D'ailleurs, ma mauvaise foi est devenue légendaire. Ne faisons pas mentir la légende ;-))))) >Il faut rappeler quand même que le travail de YH correspond à une commande >de la SMF. Je ne peux pas dire s'ils en ont eu pour leur argent, mais >enfin ils voulaient un Baskerville maths, YH l'a fait. > Je l'ai dit, je le répète : le résultat n'est en rien déshonorant. Ce n'est pas lui que je critique, mais la démarche qui a conduit à un résultat frustrant (parce que c'est un grand et beau projet) et visiblement inabouti. On pinaille (on est ici pour ça), mais la police est utilisable telle que. « Pour son argent », je ne sais pas, je ne connais pas les tarifs de YH. Mais la police livrée peut être utilisée sans rougir et certainement le sera. Mon but _n'est pas_ de dénigrer le travail d'autrui, et encore moins de « calomnier » quelqu'un. Ni de bousiller son emploi. Il est de discuter en typographe de ce travail. Si YH veut répondre aux critiques, et si une démarche constructive peut s'engager, ce sera pour moi avec grand plaisir. Cela étant, les critiques sont souvent vives sur cette liste, et on n'y pratique guère la langue de bois. Ça a le don d'énerver certains, et d'autres en font leur miel - je me suis pris quelques grandes claques justifiées après avoir présenté, sur cette liste, des travaux auxquels je tenais : j'ai pris ça comme des choses d'intéressantes, dont j'avais à tenir compte pour la prochaine fois, et j'ai rectifié le tir... Ce qui me passionne avec la liste Typographie, c'est que c'est une extraordinaire école de formation : j'y ai appris, en presque trois ans, bien plus que dans les dix années précédentes de ce qu'il en est de mon métier, et ma pratique en a été entièrement bouleversée. Mais la formation ne va pas sans la discussion, sans la critique, ni sans l'autocritique ! Ceci dit, revenons à nos moutons typomathématiques. >Cela est important parce >qu'il y a des choses qu'on ne peut pas trop envisager de demander à ce >logiciel, et ces choses sont devenues des contraintes. > Mais ce n'est explicité à aucun endroit de la présentation du travail ! Il s'agit, je le rappelle, d'un article paru dans une revue _publique_, certes consacrée à TeX mais plutôt réputée pour la qualité des ses contributions typographiques (certaines de ses livraisons font date), et pas dans un vague fanzine ni dans le bulletin intérieur d'un groupuscule... Je suis lecteur, mais pas TeXiste. Je m'interroge donc sur l'articulation des contraintes spécifiques au logiciel et du travail typographique. Et je constate qu'hélas, les premières l'ont emporté sur le second (il s'agit bien dans mon esprit de typo des maths et pas de typo _en général_, ce n'existe pas...) > -- Il y a des choses qui auraient pu être faites (i.e. c'est tout à fait >paramétrable et c'est à la conception du système de fontes que ça se >fait), commela taille et la position des indices et des exposants. > C'est un bon exemple, parce qu'il montre les limites du travail, et aussi l'immensité de la tache si on voulait le mener jusqu'au bout. Reste que je rappelle qu'il existe une version de Baskerville qui a des chiffres et des lettres en exposant, avec la bonne déformation pour rester optiquement homogène avec le reste de la police. Quand à leur position par rapport à la ligne de base, on peut toujours la modifier... Je dirais même qu'on _doit_ : je ne crois pas que les exposants mathématiques se trouvent bien d'être toujours placés à la même hauteur que les exposants normaux (appels de notes par exemple). >Computer Modern possède une italique spéciale pour les maths. Ça m'a >toujours semblé tordu, et je ne vois aucune bonne raison > Moi non plus ;-). >En tout cas, plus la >descendante du f va traîner en arrière, plus le blanc entre l'intégrale et >le f paraîtra optiquement important (et non je pense pas qu'une approche de >paires soit envisageable ici). > C'est un vrai problème, je ne le nie pas. La solution retenue par les PUF (que je n'avais pas remarquée) ne me paraît pas meilleure, soit dit en passant. >YH a abordé assez longtemps ce problème à Lyon, quand il a présenté son >travail. > Bon, les éléments que tu apportes sont absents de l'article, et je ne pouvais pas les deviner. Mais ils me semblent très spécieux. >Il y a un premier problème. Un grec pour les maths est un truc spécifique : >on peut pas se permettre d'avoir un alpha qui ressemble à un a, un nu à un >v etc. Je me demande comment un alpha pourrait ressembler à un « a » (sauf en Futura !) Pour le nu, j'ai bien peur que la confusion reste toujours possible... >Donc choix d'un grec didot, qui semble répondre à ce cahier des >charges. > Sauf qu'il ne s'harmonise pas, et que YH est obligé de le torturer pour le faire rentrer dans sa cage. Drôle de cahier des charges ! Alain Hurtig mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx ----------------------------------------------------------------------------- Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants, les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne, le silence de l'hiver. Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, (continued)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Olivier RANDIER (28/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Michel Bovani (28/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Thierry Bouche (28/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Alain Hurtig <=
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Michel Bovani (29/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Alain Hurtig (29/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Michel Bovani (29/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Olivier RANDIER (29/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Michel Bovani (29/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Thierry Bouche (28/08/1999)
- Re: SMF Baskerville : une approche critique, Olivier RANDIER (28/08/1999)