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Message : le doux confort de l´orthodoxie

(Jean-Denis Rondinet) - Samedi 22 Janvier 2000
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Subject:    le doux confort de l´orthodoxie
Date:    Sat, 22 Jan 2000 14:41:27 +0100
From:    Jean-Denis Rondinet <rondinet@xxxxxxxxxxxxxxxx>

>Tiens... ouvre donc un ouvrage de référence facile à trouver, disons un
>Petit Larousse... Partie noms propres... article « Balzac », puisqu'on en
>causait... Étudie la graphie des titres cités... et reviens me parler de
>ton « axiome »...

   Ce qui est bien, quand on ne cherche pas à réinventer la roue --
c´est-à-dire à créer sa propre théorie sur tout : les cap, les guillemets,
l´italique --, c´est que, quand on a un « trou de mémoire », il suffit
d´ouvrir un ouvrage bien né pour y chercher un conseil :
   _L´homme qui rit_ ou _l´Homme qui rit_ ? Est-ce une « phrase avec
verbe » ou pas ? On ouvre le Larousse à « Hugo ». Et hop !

   Sur le même sujet, j´ai eu le mois dernier une surprise agréable. On
m´avait adjoint, pour la fabrication d´un numéro spécial, une correctrice
-- qui plus est, une ancienne élève de mon école !
   Eh ! bien, moi qui croyais devoir passer des heures à expliquer une
« marche maison » assez permissive, pour ne pas dire putassière, je me suis
rendu compte que je n´avais pas donné aux codes autant d´entorses que je
l´imaginais. En quelques minutes, les exceptions que j´ai dû inventer pour
vivre la tête haute (M cap à tous les musées, trait d´union à « anti- » si
le mot est un néologisme, pas d´ital ni de guilles aux mots étrangers si
l´article est spécialisé [tauromachie, ski...], etc.) étaient passées de ma
bouche à son oreille, sans trop de heurts, de « oh ! là ! là ! » ou de « si
j´aurais su j´aurais pas venue »... Il s´est avéré que toutes ces
dérogations répondaient à des questions que ma collègue avaient vues se
poser dans tous les cassetins de Paris et pour combler des vides laissés
par les codes -- et non pour les violer de sang-froid.
   De ces vides dont on parle souvent dans notre Liste et qu´on doit à
l´évolution trop rapide de la langue écrite, sous l´influence du
journalisme bidon, de la politique xylolingue et de la mercantique. De ces
vides dont on se demande d´ailleurs si l´on doit se préoccuper, les mots et
tournures ayant aujourd´hui une durée de vie bien inférieure à celle d´un
dico. Par exemple, la liste des nouveaux « sports de glisse » que j´ai
tenue à jour la saison dernière est totalement périmée cette saison. Et
c´est de zéro que j´ai dû repartir pour décider de la typo à adopter pour
cette locution :
   « Forfait à 4 750 francs avec pipe tous les jours. »
   L´an dernier n´existaient que le half-pipe... que je pouvais traiter par
le mépris ! Cette année, ce sera peut-être une ligne de plus sur ma
« marche » !

      Amicalement__
      ___Jean-Denis