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Message : Re: Unicode [Maths] (suite)

(Thierry Bouche) - Jeudi 27 Juillet 2000
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Subject:    Re: Unicode [Maths] (suite)
Date:    Thu, 27 Jul 2000 14:12:06 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Olivier RANDIER a écrit :
> Un a romain et un a italique ont des
> significations profondément différentes. Mais est-ce au codage de 
> résoudre ça ? N'est-ce pas trop lui demander ? 

Le codage relève de l'implémentation. Ce qui est nécessaire, c'est de
disposer dans le source MathML d'entités sémantiques précises : a n'est
pas une petite lettre latine, c'est un single letter math identifier,
sin n'est pas un texte composé de trois lettres, c'est un multi-letter
math operator, etc. (terminologie inventée pour cet envoi, hein.)

Il me semble que la philosophie de MathML consisterait à avoir un source
XML dans lequel une variable notée a serait codée &amathvar; (idem).
Côté saisie, on peut imaginer soit sélectionner ledit caractère unicode
s'il existe, soit indiquer au logiciel qu'on tape des maths et taper a
(dollars de tex). Côté formatage, on peut soit dire que &amathvar;
imprime le code unicode ad hoc, soit avoir un système qui sait que
&amathvar; est un a ital ou romain, selon la feuille de style, à prendre
dans telle police. 

Donc oui, dans la mesure où les maths n'ont pas inventé la plupart des
symboles qu'elles utilisent, mais les piquent ailleurs, on peut se
passer d'avoir les variantes glyphiques des alphabets dans Unicode, en
s'appuyant plutôt sur le programme de formatage (c'est ce que font les
logiciels actuels, de toute façon). Mais on peut aussi considérer que
leur présence dans unicode simplifie les échanges de fichier, ce pour
quoi unicode est fait, non ?


> Même chose pour bien des codages superflus. Combien de personnes iront
> chercher le signe pour kelvin au lieu de taper un K ? 

Je suis confronté à ce pb tous les jours : si j'applique un style
particulier aux maths, en particulier en matière d'espacement, il est
catastrophique pour moi qu'un auteur ne balise pas ses maths (exemple
habituel : dans le courant du texte, l'auteur saisira a en ital, tandis
qu'une grosse formule sera faite avec l'éditeur d'équations, où on
trouvera donc un a en mode math : ça marche en word, c'est pas
sémantique, et ça n'est pas récupérable sans intervention manuelle dans
un système qui distingue les maths du reste).

Disons que c'est peut-être un travail qu'on demandera aux typos à
l'avenir, de remplacer la bouillie pragmatique des auteurs par un codage
plus sémantique permettant d'obtenir des fichiers électroniques mieux
formés ?

Pour moi, mettre le bon K, c'est assez analogue à mettre les caps, les
petites caps, l'ital, les guilles là où il faut.

Note : Ne pas surcharger microsoft de tous les maux. Le lobby le plus
actif pour incorporer tous les signes utilisés en math dans unicode
était constitué de mathématiciens et d'éditeurs scientifiques.
L'argument revient à considérer essentiellement la notation mathématique
comme idéogrammatique. Ce point de vue explique peut-être aussi pourquoi
MathML est un compromis (pas de représentation sémantique unique pour
une formule, mais plusieurs champs en fonction du programme destinataire
[formatage, calcul symbolique, etc.])

Th. B.