Re: hauteur exposant (abreviations)

[Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>]

>  Je poursuis dans mes questions à deux sous, mais vaut mieux poser des
>questions idiotes que de rester idiot.
>
>  Comment tu définirais la notion de graisse d'une lettre ? Dans ta
>formule, il est clair que tu associes graisse à dessin d'une lettre,
>mais de quelle manière ? Je pense à l'épaisseur des fûts, mais je n'en
>sais pas grand chose en fait...

Pour moi, la graisse est un rapport simple : c'est l'épaisseur des futs des
caps rapportées sur la hauteur des capitales. Ça se rapproche de la notion
de module utilisée en calligraphie (le nombre d'épaisseurs de plume dans la
hauteur). Bien sûr, on va me demander pourquoi les futs des caps par
rapport à leur hauteur, pourquoi pas plutôt les bas de casse ou la hauteur
de corps totale. Traditionnellement, on raisonne ainsi, sans doute parce le
tout premier modèle est majuscule et parce que le I fournit un étalon
pratique.
Par exemple, pour mon Moretus, j'ai choisi une graisse de 1/7 : le I fait
100 de large pour 700 de haut. Par contre, les bas de casse ont une graisse
de 80%, à 1/8 (je sais, 1/8, ça fait pas 80% de 1/7, mais l'obit des bdc
déborde ;-).
Pourquoi ces valeurs ? Parce que ça m'arrangeait et que ça colle avec des
valeurs moyennes de fontes de labeur. Ainsi, je peux avoir ma hauteur d'x à
4/7, mes descendantes à -3/7, pour une hauteur totale du corps de 10/7,
j'ai mon axe math à 2/7, avec exposants et indices de 4/7 de chaque côté.
J'avoue aussi que ça me tentait de retrouver deux des canons antiques du
corps humain ;-)
Bref, dans une fonte, il y a en réalité deux graisses : celle des caps et
celle des bas de casse, la première toujours légèrement supérieure à la
deuxième, pour des raisons optiques.

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).