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Message : Re: Baskerville

(Olivier RANDIER) - Dimanche 15 Avril 2001
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Subject:    Re: Baskerville
Date:    Sun, 15 Apr 2001 18:29:22 +0200
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>>nettement à mi-chemin, mais c'est vrai qu'un Fournier ou un didot de
>>l'époque serait un bon repoussoir... Sinon, du côté de l'IN, Jaugeon ou
>>Grandjean ?
>>
>J'aimerais avoir un caractère numérisé, pour faire des comparaisons
>entre des choses comparables.. Le Fournier de Monotype est
>effectivement un repoussoir, hélas ! Mon problème serait de montrer
>en quoi les attaque de lettres, les pleins et déliés, etc. font du
>Baskerville un caractère _effectivement_ de transition, non pas un
>précurseur des didones (ça ne l'est pas), mais un travail qui ouvre
>la voix.

De deux choses, l'une, soit tu compares deux choses comparables, et alors
les deux références incontournables de cette époque (d'ailleurs ils sont
presque toujours cités ensemble) sont Baskerville et Caslon, soit tu
cherches un repoussoir et alors le choix évident est Jaugeon/Granjean
(l'opposition classique construction desséchée/création raisonnée).
Cette notion de caractère de transition, véhiculée par la classification
Atypi (transitionnal), me paraît une sombre c... John Baskerville ne s'est
pas réveillé un matin en disant : « je vais dessiner un caractère de
transition ». Sa création se voulait un achèvement, elle reflétait les
tendances de son époque, tant sur le plan technique qu'esthétique. On
pourrait aussi bien qualifier les didones de caractères dégénérés en
prétextant qu'ils sont la forme extrême d'une impasse de l'évolution, et ce
serait aussi c...
Pour moi, les réales ont un statut autonome, n'en déplaise à certains.
C'est vrai que, du point de vue de la lecture, la différence n'est pas
évidente à faire. Mais, du point de vue du dessinateur de caractère, elles
représentent vraiment une façon différente de dessiner la même chose. Or
ces outils conceptuels sont très importants pour ouvrir des voies à la
création.

Moi, le rapprochement qui m'intéresserait -- pour d'autres raisons,
évidemment --, c'est Baskerville-Bodoni. Parce que ce sont les seuls, à ma
connaissance, à avoir tenté une conception transculturelle de la
typographie. Et ça, ça me touche, en ce moment.

>>At 19:10 +0200 14/04/01, Michel Bovani wrote:
>>Monotype Bell ?
>>
>Le type qui a inventé le téléphone ? Ce n'est pas un peu plus tard
>que baskerville ?

John Bell, pas Graham. Mais c'est vrai que c'est plutôt dans la génération
des Didot.


Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).