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Message : Re: Petites capitales

(Alain Hurtig) - Samedi 02 Février 2002
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Subject:    Re: Petites capitales
Date:    Sat, 2 Feb 2002 05:41:23 +0100
From:    Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>

At 1:25 + 0100 2/02/02, Olivier RANDIER wrote :
>N'exagérons rien : cette méthode a été proposée par Jacques André soi-même
>dans un numéro de la lettre de GUTenberg, si je ne m'abuse, et on la
>retrouve assez souvent dans des livres. La question est donc légitime. Mais
>je suis d'accord avec JiPé, c'est une fausse bonne idée.
>
Et bien, je ne suis absolument pas d'accord (JiPé, garde ton calme :-)).
Sans doute, tout dépend du contexte et du support de publication, des
habitudes de lecture (don de la nature du lecteur), etc.

Mais je me suis trouvé, bien des fois, avec des sigles qui m'encombraient
(et la liberté d'en faire ce que j'en voulais, sauf de les enlever
évidemment) et que j'ai mis en petites caps.

Deux exemples extrêmes :

1. Dans un texte scientifique, mais d'une écriture très littéraire, très
chiadée, quelques sigles (noms d'institutions, références obligées, etc.)
venaient, tout en caps, casser la lecture : on ne voyait plus qu'eux.
C'était d'autant plus ridicule que ce texte, historique, était farci de
dates et de siècles. Siècles en petites caps bien entendu, en sorte qu'on
ne remarquait plus que les rares EPHE, CNRS et autres ENS, sans grand
intérêt pour le sens du texte. Bref, le gris typo était massacré, et la
mise en petites caps de ces sigles arrogants a tôt fait de résoudre le
problème.

2. Dans un texte scientifique, mais celui-là plutôt barbare (de la chimie,
pensez donc, sans trop de formules, heureusement pour le pauvre prote). Les
abréviations chimiques sont composées de caps et de bas-de-casse, c'est
ainsi qu'on les écrit. Une forêt de capitales, donc, extrêmement
signifiantes. Là-dedans, plein de sigles : institutions, programmes
scientifiques, etc. Ils se faisiant remarquer, d'autant qu'ils se
répétaient : dix fois le même sigle dans la même page. Là encore, la mise
des sigles en petites caps sont venues au secours de la page, du texte, de
la lecture, du propos chimique de l'auteur.

De fait, je pense que dans une compo soignée, et sauf si on veut que le
lecteur _bute_ sur les sigles, s'y arrête (ce qui est parfois légitime), on
devrait (aïe, pas taper) toujours les mettre en petites caps ;-).

--------
Pour répondre à la question de Jipé : que fait-on si un sigle est le
premier mot d'une phrase ? C'est une hypothèse d'école, parce que le cas
doit quand même être plutôt rare ;-)))). Mais admettons : on est là pour
couper les cadratins en quatre.

Je pense que je composerais le sigle tout en caps, quitte à composer le
sigle d'après tout en petites caps, et même s'ils sont dans la même phrase.

Ce n'est pas logique ? Non, ça ne l'est pas. Mais la lecture n'est pas
logique non plus, ni nos traditions, ni nos petites manies.

Mettre un bout de phrase en petites caps juste après une lettrine n'est pas
très « logique » non plus, mais l'expérience montre que c'est drôlement
plus joli (on ne peut plus prétendre que ça aide à la lecture, presque plus
personne ne lmet de petites caps après les lettrines et la lecture n'en
semble pas autrement gênée).



-- 
« C'est bien de cela qu'il s'agit : de la survie de l'homme
sous le personnage, de la vie dissoute en fiction.»
Ted Barcino, _le Quart livre_.