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Message : Re: [typo] Lettrine et italique

(Jacques Melot) - Samedi 21 Décembre 2002
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Subject:    Re: [typo] Lettrine et italique
Date:    Sat, 21 Dec 2002 20:05:17 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 21/12/02, à 19:40 +0100, nous recevions de Jean-Philippe Gérard :

 >   Le 21/12/02, à 5:34 +0100, nous recevions de Alain Hurtig :

 >  >que faire de ce qui, normalement, est mis en petites
 >>capitales ? Il nous faudrait le texte en question pour se faire une
 >>idée.
 >>
 >>     Jacques Melot
 >>
 >C'est rigolo, je m'apprétais à dire l'inverse... Si j'ai bien compris la
 >question, il s'agit d'un livre, avec une maquette bien précise et pas
 >forcément pleine de fantaisies et d'initiatives du prote.



     L'auteur de la question nous dit ceci :

     « Pour un ouvrage que j'ai écrit et dont je termine la mise en
 page, je souhaite placer une lettrine au premier paragraphe de chaque
 chapitre. »

L'auteur en question était un peu débordé et n'a pas eu le temps de lire
ses messages ;-)

Donc, le titre de l'ouvrage sera "Répertoire des ressources
généalogiques et héraldiques du Département des manuscrits de la
Bibliothèque nationale de France".



(Chaque fois que je vois ce « de France » rabaissant, j'en attrape une crise d'urticaire !)

Euh... une simple question : comment traduiriez-vous « ressources » en français ?



J'ai réussi à faire une mise en page via In Design qui me plaise, et
j'essaye de pousser le plus possible la beauté typographique de la chose
: numéros de siècles en petites capitales, chiffres en petites
"capitales" (je ne connais pas le terme exact), et donc j'avais envie de
mettre une lettrine au premier paragraphe de chaque chapitre.

Le premier chapitre débute ainsi :

*i*Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730*i*, de Pierre Goubert
(Paris, 1960) ; *i*Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime
(1771-1789)*i*, de Sylvie Nicolas (Paris, 1998). Deux thèses parmi
d'autres dont les qualités ont été soulignées par une publication.



J'aurais écrit ceci et serais donc à votre place que je n'hésiterais pas à réarranger ce texte pour éviter les italiques initiales et pouvoir ainsi faire usage d'une lettrine sans difficulté. Sinon, j'en ai peur, il n'y aura pas de solution autre que bancale.

Comme je l'ai rappelé dans un message précédent, ce type de problème nécessite souvent une coopération entre la rédaction et les auteurs. Voyez pas exemple le cas où une lettrine est prévue, mais où le paragraphe concerné s'avère trop court pour supporter une lettrine une fois mis en page (cela peut être tangent chez l'auteur et trop court une fois mis en page avec la police qui sera utilisée pour l'impression, etc.). Dans un tel cas, il FAUT faire quelque chose, et la plupart du temps la solution consiste à modifier le texte en le rallongeant à l'aide d'une formulation pratiquement équivalent du point de vue du sens, mais un peu plus longue. Combien de fois n'ai-je pas fait ça en collaboration avec mes auteurs !



Ce qui est entre *i* est en italique.

Ma question était donc : puis-je mettre une lettrine italique ainsi que
le reste du mot en italique petites capitales ou autre chose ou rien du
tout.



Il sera intéressant de lire ce qu'Alain Hurtig écrira sur la question dans les prochaines heures, mais pour ce qui me concerne et en attendant, je persiste à affirmer que le style de ce qui suit une lettrine n'a aucune influence nécessaire sur elle et que mettre une lettrine en italiques dans l'ouvrage alors que les autres ne le seraient pas est, toujours pour moi, complètement aberrant. De plus, l'usage est de faire suivre la lettrine par du texte en petites capitales sur une longueur correspondant à ce qu'on pourrait appeler une unité logique. Cette mise en petites capitales, qui est aussi une mise en évidence, une distinction, prime tout autre manière de distinguer du texte, donc les italiques ou les caractères gras. L'unité logique en question, ici, ne pourrait guère être autre chose que le titre de l'ouvrage ou sa partie essentielle, ce qui, dans le cas général - cela dit dans l'esprit de dégager une règle - peut nous mener à mettre en petites capitales une portion trop longue de la première ligne, si ce n'est même dans des cas extrêmes, une partie de la seconde. Donc, non, je persiste à dire qu'il faut réécrire ce début de paragraphe. C'est de loin la solution la plus raisonnable.

   Jacques Melot



Le texte est sur une seule colonne.


Merci par avance,


--
Jean-Philippe Gérard