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Message : Re: [typo] Lettrine et italique

(Jacques Melot) - Dimanche 22 Décembre 2002
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Subject:    Re: [typo] Lettrine et italique
Date:    Sun, 22 Dec 2002 22:36:19 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 22/12/02, à 9:31 +0100, nous recevions de Patrick Cazaux :

le 21/12/02 21:05, Jacques Melot écrivait :

 page avec la police qui sera utilisée pour
 l'impression, etc.). Dans un tel cas, il FAUT faire quelque chose, et
 la plupart du temps la solution consiste à modifier le texte en le
 rallongeant à l'aide d'une formulation pratiquement équivalent du
 point de vue du sens, mais un peu plus longue. Combien de fois
 n'ai-je pas fait ça en collaboration avec mes auteurs !

En pratique, il est exact qu'on en est parfois conduit à adpoter cette
mesure.
Mais dans le principe elle me gêne.
Primo parce que la typographie est supposée être au service du texte, et que
l'on devrait donc toujours être capable de trouver LA solution sans toucher
au texte. Je sais bien que c'est illusoire, mais pour moi cela ne fait que
prouve l'incomplétude du système graphique, quand ce n'est pas
l'incompétence du metteur.
Secundo, sur un plan moins théorique, parce que s'il est toujours possible
de s'arranger avec un auteur vivant et disponible, comment faire avec un
auteur qui aurait le mauvais goût d'être décédé ?



Un auteur mort ne va plus aux lettrines, c'est bien connu, voyons ! Si donc nous avons affaire au texte d'un auteur qui a coupé les ponts, cela nous laisse toute liberté, en ce sens qu'il ne va pas proclamer mordicus son droit aux vespas... aux lettrines dans une situation intenable. S'il a commencé tout ses chapitres par quelque chose qui se trouve être en italiques, on fait un bouquin sans lettrines, tout le monde est content et on en parle plus ! Après tout, des quantités d'ouvrages soignés ont été publiés sans faire usage de lettrines...

Cela dit, dans le cas présent, celui de l'ouvrage de Jean-Philippe Gérard, si l'auteur tient absolument à ses italiques systématiquement en début de chaque chapitre - pourquoi pas ! - il s'agit déjà d'un effet spécial : dans les circonstances normales, cela ne se présente - par le fait hasard - que rarement, peut-être une fois, à la rigueur deux, dans un ouvrage constitué de vingt chapitres.

Qui dit effet spécial, dit recours éventuel à des mesures extraordinaires en ce qui concerne la typographie ou la composition. On pourrait par exemple imaginer que dans tous les chapitres on mette la lettrine non au début du premier paragraphe (qui, je pense, est relativement court à chaque fois), mais au début du second. Pour rendre cette lettrine à retardement plus plausible, on pourrait envisager de composer le premier paragraphe (celui qui renferme les noms d'ouvrage en italiques) en faisant usage de renfoncement, de caractères un peu différents, en jouant sur l'interligne, etc., etc., c'est-à-dire de récupérer graphiquement la difficulté, ce qui permet évidemment des licences impossibles sinon dans un corps de texte brut de brut. Ceci ne peut que renforcer l'effet voulu par l'auteur, tout en permettant de traiter la difficulté, puisque la lettrine peut alors être utilisée dans des conditions normales.

   Jacques Melot



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Patrick Cazaux
Cadratin
patrick.cazaux@xxxxxxxxxxx