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Message : Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)

(Jean-François Roberts) - Vendredi 04 Juin 2004
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Subject:    Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)
Date:    Fri, 04 Jun 2004 06:54:47 +0200
From:    Jean-François Roberts <jean-francois.roberts@xxxxxxxxxx>

Bien d'accord sur ces remarques...

Cela dit, pour les noms de rues : la pratique de la correction m'a amené à
beaucoup de prudence...

Grosso modo, on peut distinguer une pratique principalement
parigo-francilienne : avenue du Maréchal-Trucmuche ;

et une pratique plus largement provinciale : avenue Général-Machinchose.

(En revanche, en province également, la préposition garde ses droits devant
un nom de corporation, ou de lieu [souvent une destination] : rue des
Boulangers, rue de Lyon.)

Et ce n'est pas au correcteur (ni au typo !) de rectifier ces toponymes...

On fera bien de vérifier l'annuaire, en effet : ça n'est pas par laxisme que
la préposition "de" ("du", "des", "d'") apparaît ou non... Maintenant, bien
sûr, l'annuaire peut à son tour se tromper... Mais enfin, il faut bien se
faire une raison !

(Il est clair que l'on est bien en droit, bien entendu, de rectifier une
adresse incorrecte, qui ressortirait de la faute d'orthographe manifeste :
ainsi, les plaques de rues d'une commune voisine de la mienne [Saint-Ouen,
dans le 93, pour ne pas la nommer] incluent une "rue Galliéni" - sic, pour
Gallieni sans accent. On fera comme si on ne savait rien de cette bourde des
édiles audoniens... Mais lorsque c'est un usage divergent - il n'appartient
à personne d'"unifier" abusivement les adresses.)


> De : Pierre Roesch <pierreroesch@xxxxxxxxxx>
> Répondre à : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
> Date : Fri, 4 Jun 2004 00:18:29 +0200
> À : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
> Objet : Re: [typo] Elision du D (titre commençant par UN)
> 
> Le 29 mai 04, à 19:25, Jean-François Roberts a écrit :
> 
>> La mode de la non-élision s'est en effet répandue ces dernières
>> années. A
>> mon avis, il faut y voir les effets pervers des bases de données et
>> autres
>> logiciels de publipostage, où un titre (ou un nom propre) variable est
>> amené
>> à figurer derrière un texte fixe, laissé invariable (et donc non élidé
>> par
>> défaut) : fiches de présentation, en particulier.
> 
> Je vois pour ma part un phénomène d'intimidation devant les noms
> propres. Ils acquièrent un statut démesuré (accentué par ce que
> j'appellerai la « majusculite » des secrétaires craintif/ves) et se
> détachent de leur environnement.
> 
> On entend maintenant des choses comme « un bâtiment de Le Corbusier ».
> 
> Je lis dans le Petit manuel de composition typographique de Muriel
> Paris  :
> le romain de Alde Manuce ;
> l'Univers de Adrian Frutiger ;
> l'Éras de Albert Boton.
> 
> Dans le journal l'Alsace du 2 juin (édition de Mulhouse, page 42),
> ceci :
> ?la Audi  a failli percuter?
> 
> Ces auteurs ne diraient tout de même pas : c'est le chapeau de Albert !
> 
> Quant au publipostage, je trouve ses bases de données plutôt correctes,
> hormis l'absence d'apostrophes, etc.
> Par contre, les annuaires téléphoniques font des dégats collatéraux
> dans la transcription et la transmission des adresses.
> Ainsi, même des amis m'écrivent « rue Ingwiller » (pour rue
> d'Ingwiller).
> Je pense que bien des Français se retrouvent dans des rue
> Président-Ceci et rue Boulangers, etc.
> 
> Là encore, le lecteur ne rectifie guère de lui-même, alors que ça ne
> demande qu'une gymnastique mentale très modeste.
>