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Message : Re : [typo] accent

(Didier Pemerle) - Mercredi 25 Mai 2005
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Subject:    Re : [typo] accent
Date:    Wed, 25 May 2005 22:01:57 +0200
From:    Didier Pemerle <didpem@xxxxxxx>



Ce qui revient à dire que l'accent circonflexe est la trace d'un signe qui
qui n'a même pas toujours - tant s'en faut, pour nombre de mots : ainsi,
"pâle" - commencé par avoir la valeur /s/.

Si "pâle" vient du latin _pallidus_, il ne peut être question d'un "s" après le "a".

La valeur de la voyelle ainsi
modifiée a d'ailleurs souvent évolué (ainsi "côte", mais "coteau"...).
Ajoutons que le phonème que désigne souvent "â" (dans "âne") pourra aussi
bien être noté "a" (dans "havre"). Quant à la graphie "ê" (dans "être", par
exemple), elle renvoie généralement à un phonème qui sera aussi bien marqué
"è" (dans "avènement"), "é" (deuxième syllabe de "événement") ou "e" sans
accent (syllabe initiale de "effet" ou "exemple"). Si fait que
l'"information" que vous "perdez" en n'accentuant pas les cap. est
franchement douteuse...

(Vous aurez d'ailleurs les plus grandes peines du monde à établir une
bijection entre accents, en français, et phonèmes, ou entre accents et
lettres "disparues" : si "à" renvoie au latin "ad", aucune consonne n'a
disparu après le "è" de "avènement". Il n'y a bien entendu *aucune*
distinction phonétique entre "à" et "a" [verbe "avoir"], ou entre "où" et
"ou".)

La cédille, quant à elle, a la valeur d'un "e" *actuel*, qui modifie
*présentement* le son du "c", sans aucune variabilité. D'où la nécessité de
conserver la cédille (dont la valeur est constante).

Les développements plaisants en soi-disant "vieux francois" (attention aux
fautes ! ;) ne vous aideront pas à changer (ni à comprendre, d'ailleurs) cet
état de fait, qui explique que les marches n'accentuant pas les cap.
préservent le "Ç".

Si c'est pour dire que l'écriture n'est pas une stricte notation des phonèmes (en supposant connu le sens exact du terme), la porte que vous enfoncez longuement était ouverte depuis longtemps, aprroximativement depuis l'adoption de l'alphabet phénicien par les Grecs -- pour s'en tenir au domaine européen.
Didier pemerle