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Message : Re: [typo] édition bilingue

(Sebastien Mengin) - Dimanche 05 Juin 2005
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Subject:    Re: [typo] édition bilingue
Date:    Sat, 4 Jun 2005 21:12:48 -0400
From:    Sebastien Mengin <sebastien@xxxxxxxxxxxx>

Merci pour ces remarques et pour les références.
Je suis en train de regarder du côté d'une solution dans un format
carré, qui permet de disposer, sur une même page, le texte original et
le texte traduit... intéressant, mais pas évident !

> L'italique est apparu comme caractère de texte chez Alde Manuce (avec 
> des capitales en romain, ce qu'on retrouve dans le Novarese d'Aldo 
> Novarese). Il a vers la fin du XVIe siècle acquis le statut de 
> companion du romain que nous connaissons. (Hector Obalk a développé une 
> théorie intéressante sur ce basculement.)
> Un certain nombre d'italiques gardent la marque de cet héritage en 
> étant nettement plus étroits et peu penchés (par exemple le Joanna 
> d'Eric Gill). `
> Par conséquent, la lisibilité au long cours de l'italique est souvent 
> discutable. C'est, bien sûr, principalement parce que nous en lisons 
> peu (théorie ? valable seulement en partie ? affirmant que la 
> lisibilité est affaire de « pratique », de fréquentation).
> Les italiques dessinées pour la Linotype ont une chasse égale au romain 
> pour permettre le duplexage et s'éloignent du modèle ancien. De même la 
> plupart des « italiques » (en fait des romains penchés) des antiques du 
> milieu du XXe siècle qui visent une régularité maximale (Univers, par 
> ex.).
> 
> Malgré tout les italiques gagnent, à mon avis, à avoir un dessin bien 
> différencié de celui romain, surtout dans un emploi de contrepoint 
> visuel. Les italiques les plus « typées » sont ainsi sensiblement plus 
> difficiles à lire.
> Parmi les créations ou recréation du XXe siècle, on peu le constater 
> avec l'Albertina, le Dante, l'Erhardt, le Lexicon.
> 
> Si l'on tient absolument à composer la totalité d'un texte en italique, 
> il faudra choisir soigneusement le caractère et trouver un couple 
> romain/italique pas trop contrasté. Le Minion, le Swift, par exemple, 
> répondent peut-être à cette exigence.
> 
> La disposition en face à face (qui permet d'heureuse et stimulantes 
> confrontations ? qui voudrait y renoncer !) me semble suffire 
> largement. Et la solution des éditions Verdier me semble être le 
> meilleur service à rendre au lecteur, même si elle peut surprendre au 
> premier contact. Cet éditeur est d'ailleurs un de ceux qui en France 
> soignent la typographie de leurs ouvrages.
> 
> Pour les problèmes de textes bilingues avec du grec, on peut se 
> reportyer aux remarques de Robert Bringhurst dans The Elements of 
> Typographic Style, et aussi (toujours en anglais)
> http://www.daidala.com/02nov2002.html
> 

-- 
Sébastien Mengin
http://sebastien.flibuste.net