Archive Liste Typographie
Message : Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign (Jacques Melot) - Dimanche 01 Avril 2007 |
Navigation par date [ Précédent Index Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent Index Suivant ] |
Subject: |
Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign |
Date: |
Sun, 1 Apr 2007 20:29:23 +0000 |
From: |
Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Title: Re: [typo] Codage Unicode dans
Indesign
Le 2007-04-01, à 14:16 +0200, nous recevions de
jbonnard\@laposte\.net :
> [J. M.]
Le contexte manque, mais, en effet, c'est certainement plus
raisonnable, et ce, à « tout » point de
vue : d'une part, il s'agit d'un nom russe et qui donc s'écrit
naturellement en caractères cyrilliques, d'autre part le c caron
n'appartient pas à l'alphabet français. L'usage de ce nom dans un
texte français ordinaire se fait donc après translittération
suivant l'une des normes plus ou moins explicitées en usage en
France (une norme qui n'utilise que les lettres de notre alphabet,
signes diacritiques compris) ou suivant l'usage français, s'il en
est un. Alors que l'écriture « nechaev » ne mérite
en rien d'être qualifiée de « à l'ancienne »,
celle avec un c caron mérite, elle, par contre, sans retenue, le
qualificatif de pédante (hormis, bien sûr, un dans petit nombre de
cas spéciaux).
>
Vous avez raison ! Je vais m'empresser de
le dire à l'auteur... je ne parlerai pas de "pédanterie"
toutefois ;-)
[J. M.] Pourquoi donc ? Il
s'agit bien de ça lorsqu'on utilise sciemment ce qui convient à un
niveau plus élevé de la langue à un niveau moins élevé.
Parlez de « déficit hydrique » entre spécialistes
n'a rien d'incongru, en parler, comme je l'ai vu faire, à un groupe
de personnes parmi lesquelles visiblement certaines n'avaient pas
été très longtemps à l'école, et cela pour simplement
signifier un manque d'eau dans la nature est pédant. C'est en ce
sens, relativement peu connoté, qu'utiliser une translittération
de manière déplacée l'est. Comme on l'a expliqué, un c caron
n'est pas compris du public français dans son ensemble qui ne sait
pas le prononcer. Il faut donc employer à la place une
translittération ne comportant que les lettres de l'alphabet
français ou, plutôt, une transcription phonétique, ce qui est le
cas le plus fréquent (Tchaïkovski, Tchekhov, etc.). Coauteur d'un
ouvrage publié simultanément en quatre langues, dont le
français, je veille, par exemple, à transcrire en Nezdoïminogo
dans l'édition française ce qu'on transcrit Nezdojminogo dans les
autres versions (suédoise, anglaise, allemande).
Quand on y réfléchit, on
s'aperçoit que la question n'est pas simple. Il est des langues
écrites avec l'alphabet latin et dans lesquelles on utilise des
lettres supplémentaires (l'islandais avec ð et þ) ou des lettres
banales de l'alphabet latin, mais avec un signe diacritique qui la
rend imprononçable sans apprentissage. Cela vaut, par exemple pour
le l barré du polonais, dont la prononciation n'a rien de commun
avec l. Mais nous ne sommes en rien au bout de nos peines, puisque
d'une langue à l'autre rien ne garantit que les consonnes se
prononcent de la même manière, isolément (v prononcé comme le
f français en allemand, par exemple) ou groupées (ll prononcé
ètl en islandais, où rn est prononcé rtn et fl comme pl,
etc. ; il y a aussi le double ll du gallois, en début de mot,
proche de hli). Un cas bien marqué et très gênant est celui du
hongrois g, prononcé d (Magyar, le nom que se donnent les Hongrois
est prononcé « madiar » en hongrois). Dans un tel cas,
on serait tenté de transcrire phonétiquement le g en d, ce qui
pose divers problèmes faciles à imaginer. On se le permet plus
volontiers avec des noms s'écrivant normalement dans un autre
système d'écriture, car l'écriture originale masque, dans son
arbitraire relatif, la transcription, ce qui n'est évidemment pas le
cas lorsqu'on passe de « magyar » à
« madyar ».
Bref, l'écriture avec le n
caron, qui, d'ailleurs, n'a nullement un caractère de nécessité,
puisqu'il existe d'autres systèmes de translittération qui ne
l'utilisent pas, ne se justifie que dans l'écrit didactique, et
encore pas toujours !
Jacques Melot
Et puis je pence qu'on est plus habitué
à lire Nechaev que le c caron ;-)
J'ai aussi pu apprendre comment faire Alt
+ du numérique sur mon portable et, dans les deux cas, la journée
n'a pas été perdue.
Merci à tous et toutes
JMB
- Re: [typo] C caron, (continued)
Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign,
Jacques Melot <=
Re: Re: [typo] Codage Unicode dans Indesign,
Jean-Marie Schwartz (02/04/2007)