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Message : Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?

(Alain Hurtig) - Jeudi 15 Janvier 2009
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Subject:    Re: [typo] Quelle césure pour catarrhale ?
Date:    Thu, 15 Jan 2009 06:31:45 +0100
From:    Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx>

At 23:03 + 0000 14/01/09, Jacques Melot wrote :
> [J. M.] Oui, mais il se trouve que catarrhe est un mot composé, comme
> francisation d'un composé grec (comme hémorragie ou ornithorynque, par
> exemple) !
>
Note que je ne conteste pas par principe la césure étymologique dans le cas
de mots composés à usage d'un public « savant » : par exemple en botanique,
en chimie, en mycologie aussi je présume, une césure syllabique va
peut-être profondément désorienter le lecteur. Reste que la césure
syllabique est la règle disons ordinaire, la césure étymologique ne pouvant
être que le cas d'exception dans des travaux spécialisés. La mise au point
au paragraphe 4.4 de l'article que Thierry a signalé sur la liste est de ce
point de vue particulièrement éclairante - y compris sur les aberrations
auxquelles conduirait une césure étymologique systématique.

Mais puisqu'il a été, comme d'hab', ici question de Lacroux, et que
celui-ci tenait à juste titre que les règles d'une bonne césure dépendent
très étroitement du contexte (voir p. 126 du _TypoTombeau_ son intervention
drolatique à propos des vieilles putes et des encycliques vaticanes, c'est
aussi là qu'il cite Désiré Greffier), voici une simple remarque...

On sait que JiPé aimait la typographie, et qu'il abhorrait ce qu'il nommait
avec dédain la « typo-graphie » avant même que Blanchard ne popularise ce
terme. Est-ce que, au nom de ta sacro-sainte division syllabique des mots
composés, ça te paraît scandaleux qu'on ait évité dans _Orthotypographie_
les césures « typo/graphie » ou « orthotypo/graphie », au profit des seuls
« ortho[typographie » et « orthotypogra[phie » ? Ou bien est-ce que tu
admets qu'une telle « règle interne » respecte ici l'auteur et son lecteur ?

> En grec, un esprit rude initial disparaît en composition (ou dans les
> dérivations), lorsqu'il ne se trouve plus en position initiale.
>
Hummmm. Ce qui est ennuyeux, avec cette conversation érudite, c'est que
dans la pratique et dans la vraie vie, on ne se lance pas dans ce genre de
recherches. Le logiciel césure, puis on reprend ce qui nous apparaît être,
ou ce que le correcteur, la correctrice, nous signale comme tant, des
fausses coupes, et basta ! Souvent et même très souvent, on force une
césure pour patiner un peu le texte, afin de chasser, afin de gagner - car
il arrive qu'une césure bien placée permette d'en éviter plusieurs autres
en aval...

Tu imagines, s'il fallait connaître les règles de formation de toutes les
langues étrangères, dès lors que des mots sont transcrits ou adaptés au
français ? On n'en a pas le temps, ni probablement l'envie...