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Message : Re: [typo] De l'écrit inclusif (Lionel Élie Mamane) - Mardi 09 Mars 2021 |
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Subject: | Re: [typo] De l'écrit inclusif |
Date: | Tue, 9 Mar 2021 20:46:43 +0100 |
From: | Lionel Élie Mamane <lionel@xxxxxxxxx> |
Mouais. C'est vrai en hébreu biblique, mais pas en hébreu moderne. Schématiquement, l'hébreu biblique avait deux "temps" de verbe, parfait et imparfait, qui sont devenu passé et futur dans l'hébreu moderne. Ces deux temps ne font effectivement, à la première personne, pas de différence de genre, mais le présent (inconnu de la bible), lui la fait. Votre remarque semble suggérer que Spinoza ne parle pas du temps présent, ce qui pourrait dire qu'il n'est apparu qu'avec l'hébreu moderne du 19e/20e siècle. Intéressant. On Tue, Mar 09, 2021 at 04:40:30PM +0100, Bernard Lombart wrote: > Très bien dit. > À propos de genre. Spinoza est l'auteur d'un "abrégé de grammaire > hébraïque", souvent absent des éditions soi-disant complètes de ses œuvres. > J'adore cette phrase, que l'on trouve à la page 113 de la traduction de cet > ouvrage par Joël Askénazy, chez Vrin. Il s'agit des pronoms et des verbes, > qui se distinguent par genre pour les deuxièmes et troisièmes personnes, > mais pas pour la première. « Cette première personne est commune pour les > deux genres. Car la personne qui parle indique suffisamment elle-même à quel > sexe elle appartient. » > Cela laisse rêveur, par les temps qui courent, non ? > > B. L. > > ==== > > Le 2021-03-09 15:45, Amalric Oriet a écrit : > > > > Le 9 mars 2021 à 13:01, Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> a > > > écrit : > > > [J. M.] Il n'y eut là que des tentatives pour imposer ce qui en > > > fait coulait de source, mais qui n'avait pas été perçu comme tel. > > > Ceux qui se sont livrés à cette masculinisation se sont efforcés de > > > faire partager leur état d'esprit et d'imposer leur idéologie, > > > croyant trouver dans la langue un bon support pour y parvenir. Ce > > > faisant, il n'ont fait qu'enfoncer des portes ouvertes, illustrant > > > par là-même leur ignorance de certains aspects du fonctionnement de > > > la langue française et, plus généralement, d'une langue humaine, > > > quelle qu'elle soit. > > > > Le mouvement (aux XVIe-XVIIe siècles) n'a nullement été celui d'une > > masculinisation, mais celui d'une « grammatisation », comme le relève > > André Chervel. Il s'agit donc uniquement d'une formalisation, d'une > > régularisation et d'une structuration, c'est-à-dire d'une mise en > > système. Ce besoin était largement partagé dans la société lettrée de > > l'époque, c'est-à-dire les 2 à 3 % de la population qui écrivaient > > (parfois) en français, hommes ET femmes (qui ont également beaucoup > > participé à ce mouvement). Lorsqu'il s'est agi de faire des choix, le > > masculin, forme non marquée et donc apte à représenter les deux (ou > > aucun) genres, occupait déjà une place complètement centrale dans le > > système (non systématisé) de l'ancien et du moyen français : l'infinitif > > du verbe est masculin, toute la partie « adjectivale » des formes > > verbales qui font appel au participe est masculine _(j'ai fait, j'ai > > vu)_, toutes les parties du discours sont masculines (le _pour_, le > > _haut_, le _moi_, le _qu'e_n-dira-t-on, etc.), le pronom impersonnel est > > masculin (_il faut, il pleut, il y a), _ainsi que plein d'autres pronoms > > _(c'est beau, tout est terminé, qui est venu ?, etc.). _Il n'y a donc > > absolument rien de surprenant (ni d'idéologiquement marqué) à ce que les > > « proto »-grammairiens de l'époque aient choisi, en cas de solutions > > diverses et également acceptables, celle qui faisait la part belle au > > genre de base, au genre central que le masculin était dans la langue. > > > > Quant au « genre le plus noble », il s'agit également d'une relecture a > > postériori. En effet, cette « distinction » ne se cantonnait pas au > > couple masculin-féminin et l'on parlait également d'une plus grande > > noblesse du substantif par rapport à l'adjectif ou d'une plus grande > > noblesse de la 1re personne sur la 2e et de la 2e sur la 3e, détails que > > les tenants de la relecture idéologique de l'histoire de notre langue > > omettent soigneusement de mentionner. > > > > Cordialement, > > > > Amalric > > > > La liste Typo -- discussions typographiques > > Les archives : https://sympa.inria.fr/sympa/arc/typographie > > Désabonnement : > > <mailto:sympa_inria@xxxxxxxx?subject=unsubscribe%20typographie> > > La liste Typo — discussions typographiques > Les archives : https://sympa.inria.fr/sympa/arc/typographie > Désabonnement : <mailto:sympa_inria@xxxxxxxx?subject=unsubscribe%20typographie> > >
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