Archive Liste Typographie
Message : Re: [typo] De l'écrit inclusif (Amalric Oriet) - Mardi 09 Mars 2021 |
Navigation par date [ Précédent Index Suivant ] Navigation par sujet [ Précédent Index Suivant ] |
Subject: | Re: [typo] De l'écrit inclusif |
Date: | Tue, 9 Mar 2021 15:45:41 +0100 |
From: | Amalric Oriet <o.amalric@xxxxxxxxx> |
Le mouvement (aux XVIe-XVIIe siècles) n’a nullement été celui d’une masculinisation, mais celui d’une « grammatisation », comme le relève André Chervel. Il s’agit donc uniquement d’une formalisation, d’une régularisation et d’une structuration, c’est-à-dire d’une mise en système. Ce besoin était largement partagé dans la société lettrée de l’époque, c’est-à-dire les 2 à 3 % de la population qui écrivaient (parfois) en français, hommes ET femmes (qui ont également beaucoup participé à ce mouvement). Lorsqu’il s’est agi de faire des choix, le masculin, forme non marquée et donc apte à représenter les deux (ou aucun) genres, occupait déjà une place complètement centrale dans le système (non systématisé) de l’ancien et du moyen français : l’infinitif du verbe est masculin, toute la partie « adjectivale » des formes verbales qui font appel au participe est masculine (j’ai fait, j’ai vu), toutes les parties du discours sont masculines (le pour, le haut, le moi, le qu’en-dira-t-on, etc.), le pronom impersonnel est masculin (il faut, il pleut, il y a), ainsi que plein d’autres pronoms (c’est beau, tout est terminé, qui est venu ?, etc.). Il n’y a donc absolument rien de surprenant (ni d’idéologiquement marqué) à ce que les « proto »-grammairiens de l’époque aient choisi, en cas de solutions diverses et également acceptables, celle qui faisait la part belle au genre de base, au genre central que le masculin était dans la langue. Quant au « genre le plus noble », il s’agit également d’une relecture a postériori. En effet, cette « distinction » ne se cantonnait pas au couple masculin-féminin et l’on parlait également d’une plus grande noblesse du substantif par rapport à l’adjectif ou d’une plus grande noblesse de la 1re personne sur la 2e et de la 2e sur la 3e, détails que les tenants de la relecture idéologique de l’histoire de notre langue omettent soigneusement de mentionner. Cordialement, Amalric |
- RE: [typo] De l'écrit inclusif, (continued)
- RE: [typo] De l'écrit inclusif, thuwart (09/03/2021)
- Message not available
- Message not available
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Thomas Linard (09/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Jacques Melot (09/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Amalric Oriet <=
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Bernard Lombart (09/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Amalric Oriet (09/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Lionel Élie Mamane (09/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Lionel Élie Mamane (10/03/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, Jacques Melot (09/03/2021)
Re: [typo] De l'écrit inclusif, par un renégat, jtombeur (28/02/2021)
- Re: [typo] De l'écrit inclusif, par un renégat, ArDomenach (28/02/2021)