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Message : Re: Typographie francophone et traditions locales (Olivier RANDIER) - Jeudi 20 Mars 1997 |
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Subject: | Re: Typographie francophone et traditions locales |
Date: | Thu, 20 Mar 1997 02:28:39 +0100 |
From: | orandier@xxxxxxxxxxxxxxxxxxx (Olivier RANDIER) |
>Alain Hurtig écrit : > >>Concernant la typographie des pays francophones (les langues francophones, >>je ne crois pas que cela signifie grand'chose), à ma connaissance, elle est >>sensiblement identique partout [...]. Sans vouloir t'offenser, je te prie de ne pas attribuer à Alain des propos qui sont miens ;) <- Note le smiley. >Il me semble exister quelques différences sensibles entre au moins la >tradition Française, et Québecoise, notamment dans l'usage des capitales >accentuées. Pourrais-tu préciser, là ? Il se trouve que je suis bien au courant de l'usage des caps accentués en Canadien (pardon, en Québecois, pas taper !), parce que j'ai participé, sur Calvacom, à un test sur la localisation du système 7.5 : l'un de nos soucis a été justement d'obtenir d'Apple France l'accentuation des capitales, et on nous a proposé, dans un premier temps, de tester le système québecois, parce que nos cousins, eux, avait obtenu l'accentuation avant nous (un comble). Donc, concernant ce point précis, je puis affirmer que les québecois accentuent leurs capitales comme nous. >D'autres règles plus subtiles sont vraisemblablement influencées, au >Québec, par la tradition typographique Anglo-Saxonne, ne serait-ce que par >osmose. Sans doute, et c'est bien compréhensible : confronté à deux usages différents, le typographe peut être tenté de gommer les différences, pour s'épargner une difficile gymnastique intellectuelle - et dactylographique. Qu'on imagine simplement avoir à composer un tableau de prix trilingue : english stuff $1,000.00 truc québecois 1 000,00 $ machin suisse Fr 1'000.00 Pratique à aligner (surtout avec une fonte proportionnelle), non ? Il faut cependant tempérer cela par le réflexe minoritaire des communautés francophones à l'étranger. Ces français d'ailleurs sont souvent bien plus attentifs au respect de leurs traditions culturelles que nous le sommes. J'ai eu des conversations passionnés avec des québecois qui tenaient à respecter la lettre et l'esprit du Code, et étaient avides de conseils. De même, il semble que les suisses romans y soient très sensibles également, si l'on en croit leurs références bibliographiques - que je n'ai pas encore, mais ça ne vas pas tarder. Pour conclure, je crois qu'il peut y avoir des différences subtiles dans l'usage courant, notamment dans la ponctuation, j'imagine, mais, dès qu'il est question de typographie "de prestige", la référence reste le français, tel que nous le pratiquons. À part les séparateurs de nombres, je n'ai pas connaissance de différences vraiment significatives dans les usages. Quelqu'un ici a-t-il déjà remarqué de notables divergences ? >je me demande aussi dans quelle mesure les traditions typographiques >Françaises héritées du plomb, ne sont pas parfois remises en cause. Par les >évolutions techniques (le crénage est un bel exemple), et aussi, la manière >dont les logiciels de mise en page - majoritairement conçus aux Etats Unis >- gèrent, par défaut, les options typographiques. Je ne suis en France >qu'une ou deux fois par an, mais il me semble, à la lecture rapide des >quelques revues grand public que j'achète alors, que les règles en usage >semblent graduellement se rapprocher des magasines Américains. Bien sûr que les règles sont remises en causes. Les techniques évoluent, les usages et les besoins aussi. Il nous est aujourd'hui possible de faire des choses qui étaient hors de question il y a quelques décennies. D'autres choses relativement simples peuvent devenir impossibles (essayez de guillemeter dans les règles une citations de second rang dans XPress, pour voir). Le Code ne donne que la photographie de l'usage à un moment donné : il n'est que de voir le Code du Syndicat du Livre, très orienté compo, et donc partiellement obsolète aujourd'hui. La typographie vit, il est donc normal qu'elle évolue. Plus problématique, par contre, est l'appauvrissement de la chose écrite dû, d'une part, à l'ignorance et à la paresse, dans un contexte où la composition est maintenant souvent assurée par des profanes, et d'autre part, à l'acculturation au modèle américain. Si l'évolution doit être encouragée, l'ignorance et la bêtise doivent être combattues (Montjoie ! Saint-Denis ! Sus à l'anglais ;-) ). Olivier Randier - Experluette
- Typographie francophone et traditions locales, Michel Bujardet (19/03/1997)
- <Possible follow-ups>
- Re: Typographie francophone et traditions locales, Olivier RANDIER <=
- Re: Typographie francophone et traditions locales, Michel Bujardet (20/03/1997)
- Re: Typographie francophone et traditions locales, Thierry Bouche (20/03/1997)
- Re: Typographie francophone et traditions locales, Emmanuel Curis (20/03/1997)
- Re: Typographie francophone et traditions locales, Vincent Henn (20/03/1997)