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Message : Re: les jargonautes (TERRAY Paul) - Lundi 24 Novembre 1997 |
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Subject: | Re: les jargonautes |
Date: | Mon, 24 Nov 1997 12:31:06 +0100 (WET) |
From: | pte@xxxxxxxxxxxxxxxxxx (TERRAY Paul) |
> Concernant « Re: TeX et les jargonautes », TERRAY Paul écrit : > « LaTeX n'est PAS un outil de mise-en-page. > > ça n'est que partiellement vrai. L'usage qui est fait de LaTeX et HTML > de nos jours est tellement lié à la représentation papier ou écran > standard des balises que dans la plupart des cas on tombe sur des > choses incroyables si on change vraiment le format de sortie. C'est malheureusement vrai, mais moins pour LaTeX que pour HTML. Je ne crois pas du tout, de toute façon, à un format de composition qui ferait complètement l'impasse sur des fonctions de mise-en-page simple. Tout simplement parceque la dichotomie format *a priori* et *a posteriori* n'est jamais absolue. Et c'est peut-être là la force de LaTeX : on peut gérer les deux, de façon assez complexe. Les cascading styles sheets (CSS), récemment introduite, essaye de forcer la dichotomie. Et à mon avis, cela risque de ne pas marcher à cause de cela. Pour mémoire, les CSS sont des rêgles de correspondance entre le marquage HTML et la sortie sur écran ou sur papier. En fait, plus ça va, et plus je crois qu'il faut un langage de mise-en-page pour remplacer HTML. Autrement dit (pardon pour le jargon, je ne le referrais plus), une DTD XML graphique et non plus logique. > [...] > La limite de cette approche, c'est quand on fait vraiment un travail > typo. Il m'est arrivé de définir un style latex pour _un_ livre (donc : > introduire une structure spécifique côté latex, et un traitement > unique de cette structure côté tex) ce qui est tout de même une > aberration. Ce serait peut-être différent avec SGML qui est prévu pour > être utilisé avec une DTD qui pourrait très bien avoir une application > plus ou moins limitée (collection, série, exceptions) (?). Pas vraiment non plus. SGML permet de définir des structures de document, pas du tout la mise-en-page. Si on doit faire une DTD juste pour un livre, cela n'a pas de sens. Le sens avec LaTeX est simple : ça marche, donc pourquoi ne pas le faire. > À mon avis, l'avenir serait d'avoir des éditeurs de texte structurés > (come Thot pour continuer à jargonner obsur, ou pourquoi pas word ;-) > côté auteur[*]. Qui seraient importables dans un programme sérieux > permettant le contrôle typo fin (et il faut aussi pouvoir débrayer les > automatismes de temps à autres...). Pendant que je rêve, j'imagine que > l'orthographe, les espaces avant et après la ponctuation, les quatre > lignes blanches entre paragraphes, les alinéas suivis de plusieurs > espaces parce qu'on ne les voit pas assez : j'imagine que tout cela > serait nettoyé à l'import et que l'espérance de vie des typos serait > ralongée d'autant de coups de sang évités. Vouloir ces deux fonctions > (structure et présentation) dans un même programme est une erreur de > jeunesse de la pao, non ? Thot prouve un avantage pour l'édition de documents structurés, et offre des concepts intéressants et importants. Mais ce que j'aime dans votre approche, c'est l'aspect biface, qui n'est plus logique/physique, mais automatique/manuel. Autrement dit, l'auteur fait un marquage logique de son texte à l'aide d'outil comme Thot (qui permet d'éditer assez facilement des documents structurés, et surtout toujours valide) et décide d'un format de sortie automatique par rapport à son document. Ensuite, on importe ça dans un logiciel de mise-en-page, et on fait tout ce qui n'est pas systématique. Du coup, on a l'avantage des deux mondes, éventuellement séparé suivant les compétences. Mais beaucoup plus de travail par ailleurs. > [*] À ce propos, une longue expérience me prouve que les auteurs > _adorent_ se préoccuper de typo, et ne se plient qu'à contre-coeur à > un format « logique désincarné » come latex : l'essentiel du travail > des secrétaires qui préparent les manuscrits que nous publions ici > (maths) est de rendre standard des articles reçus pleins > d'instructions typos explicites (nous utilisons une maquette et des > fontes qui n'existent pas ailleurs qu'ici : la moindre instruction > explicite repose donc sur des hypothèses fausses et casse tout)... > Peut-être les biologistes sont-ils plus raisonnables ? Je ne sais pas si vous parler de notre labo, mais il s'agit essentiellement d'informatique et de statistique. Ce qui introduit par ailleurs une des structures les plus redoutables lorsqu'on croit que l'on ne peux faire qu'une structuration logique de son document : les tableaux. L'aspect logique du tableau est profondément dépendant de sa mise-en-page. Du coup, les rôles sont reversés : on ne traduit pas une structure par la typo, on construit une structure avec la typo. Goody appelle ça la raison graphique, et c'est une lecture à mon avis passionnante sur ce problème. -- Paul Terray - Service d'Informatique Médicale de l'AP/HP 91, bd de l'hôpital 75013 Paris - tel : 01 40 77 96 02 pte@xxxxxxxxxxxxxxxxxx - http://www.pratique.fr/~pterray
- Re: TeX et les jargonautes, Patrick Cazaux (21/11/1997)
- Re: TeX et les jargonautes, TERRAY Paul (24/11/1997)
- Re: les jargonautes, Thierry Bouche (24/11/1997)
- Re: les jargonautes, TERRAY Paul <=
- Structuration et methode de travail, Alain Hurtig (24/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Catherine Dô-Duc (24/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Olivier RANDIER (25/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Jean-Pierre Lacroux (25/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Frédéric Daniau (26/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Jean-Francois Porchez (27/11/1997)
- Re: Structuration et methode de travail, Jean-Pierre Lacroux (27/11/1997)