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Message : Re: [K2] I.1-e C&J. Part. 1

(Jean-Pierre Lacroux) - Lundi 02 Mars 1998
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Subject:    Re: [K2] I.1-e C&J. Part. 1
Date:    Mon, 02 Mar 1998 10:05:50 +0100
From:    Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Alain Hurtig écrit:
> 4. Dans les mots composés (césure obligatoirement sur le trait d'union, ou
> obligatoirement hors du trait d'union) (Oui-Non).
----
Dans certains cas (ouvrages didactiques), je milite pour l'emploi d'un
signe particulier. Extrait d'un travail en cours (air connu et
recommandation itou... c'est du pur ©, ®, ?...) :

Attention ! les lignes qui suivent n?ont pas pour objet de mettre en
cause le traditionnel double rôle du trait d?union. Le propos serait
vain et stupide. Elles ne concernent qu?une catégorie très précise et
très limitée de textes composés.
? ¶ Ouvrages de référence consacrés à la langue. S?il est sain de ne
donner qu?un nom à un signe graphique, il reste qu?un seul signe ne peut
sans ambiguïté traduire deux opérations « différentes » (quoique n?ayant
rien d?« antithétique »?). L?identité de forme est parfois fâcheuse dans
les ouvrages didactiques. Reprenons l?exemple du sous-[marin. La coupure
intervenant après le premier élément, rien n?indique au lecteur qui
tente d?apprendre le français que le nom de cet engin submersible ne
s?écrit pas [sousmarin]. À l?inverse, le même lecteur, face à la coupure
anti[brouillard > anti-brouillard, sera peut-être tenté de croire que le
trait d?union est nécessaire après le préfixe anti et écrira en toute
occasion [anti-brouillard]?
[...] Au début du XIXe siècle, Girault-Duvivier, que l?on se complaît
aujourd?hui à faire passer pour un compilateur borné ou un chantre de la
« Grammaire BCBG » (Catach 1989), l?avait bien compris qui employa dans
sa Grammaire des grammaires deux signes distincts (« - » pour les
coupures de mots composés, « = » pour les coupures ordinaires) [...].
L?idée ? mais pas nécessairement le signe =, déjà chargé d?autres
missions ? mériterait d?être reprise dans les ouvrages de référence
consacrés à la langue (même s?il est vrai que les éditeurs de
dictionnaires s?efforcent énergiquement de limiter les coupures en fin
de ligne). Dans le Lexique du français pratique (1981), Berthier et
Colignon ont voulu améliorer le procédé en inversant les rôles des deux
signes. Cela semble a priori judicieux, car le signe =, qu?ils appellent
« double trait d?union », remplit effectivement deux rôles dans un mot
composé que l?on coupe en fin de ligne. En outre, ces coupures étant peu
fréquentes, l?inopportune multiplication d?un signe non orthographique
n?est pas à craindre. Le malheur, c?est qu?avec cette convention les
seuls mots dont l?orthographe inclut un trait d?union le perdent. Les
mots composés (et les mots occasionnellement liés : dit-il) doivent
préserver l?intégrité graphique de leur(s) trait(s) d?union ; c?est aux
coupures ordinaires qu?il convient de réserver un signe qui se distingue
subtilement du trait d?union. [...]
Un trait d?union « incliné » pourrait faire l?affaire. (Si l'on adopte
cette convention, on renoncera aux polices dont le trait d'union est
déjà incliné...)
-- 
Jean-Pierre Lacroux
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Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html
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