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Message : Re: Signe diacritiques

(Antoine Leca) - Vendredi 15 Mai 1998
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Subject:    Re: Signe diacritiques
Date:    Fri, 15 May 1998 12:50:39 +0200
From:    Antoine Leca <Antoine.Leca@xxxxxxxxxx>

Dominique PUNSOLA écrivit :
> 
>      Les langues en alphabets latins ou même cyrillique utilisent de
>      nombreux signes diacritiques :

... et d'autres écritures, commes les écritures indiennes (nukta),
grecque bien sûr, les tons des langues du Sud-Est asiatique,
le daguesh hébreu, les voyelles de l'arabe, les modificateurs
(dont j'ai oublié le nom) des kanas japonais, etc.


>      Y a-t-il, concernant ces signes diacritiques, des règles communes à
>      plusieurs langues?

Exemples : le caron (ou hacek) qui note, dans plusieurs langues slaves,
la palatisation d'une consone.  Ou l'ogonek qui note la nasalisation
d'une voyelle (la tilde peut aussi être utilisée pour cela).
La demi-lune marque généralement la brièveté d'une voyelle, tandis
que le macron marque l'allongement.

Le tréma est utilisé pour distinguer les voyelles non arrondies (le
u français, le eu, notées ü et ö) des versions arrondies (bien sûr,
ce n'est pas le cas en français ; peut-être d'ailleurs faudrait-il
utiliser un autre nom ?).

Dans les langues romanes, les accents graves et aigus permettent de
distinguer les voyelles ouvertes des voyelles fermées (je sais, cet
usage s'est parfois perverti en français).
Mais le chinois (pinyin) ou le vietnamien, qui n'ont que faire de cette
distinction, utilisent ces accents pour noter les tons.
D'autres langues (dont le tchèque et le hongrois) utilise l'accent
aigu pour indiquer l'allongement des voyelles, qui est rendue ailleurs
par un macron.

Quant à l'alphabet phonétique international, grand consommateur de
diacritiques, il utilise un jeu de significations encore différent...

Enfin, certains diacritiques sont propres à une langue : ainsi l'accent
circonflexe en esperanto, ou le point milieu en catalan.


>      Et si ce n'est pas le cas, est ce que on peut
>      envisager une réforme qui mette un peu d'ordre dans tout ça?

Sur quelles bases ?
Les diacritiques, en dehors de leur caractère de particularismes
auxquels les gens sont attachés, servent toujours à noter des
particularités de la langue ; hors ces particularités ne sont 
pas généralement très répandues (tautologie !)


>      D'ailleurs, à propos du français, ne pourait on pas supprimer les
>      accents circonflexes qui m'ont l'air surtout décoratifs et ne
>      modifient pas la prononciation.

On pourrait alors commencer par supprimer l'accent grave du ù (et
probablement aussi celui de à) !
À propos, dans un certain nombre de langues (dont le français), les
diacritiques ont aussi une importance pour faciliter la lecture,
soit en identifiant les propositions (français), soit en identifiant
les substantifs par opposition aux mots non accentués (langues
romanes en général).


En espérant avoir fait avancer un peu le débat,

Antoine