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Message : Re: retour de vacances (fut Re: Lectures de vacances... ;->

(Alain Hurtig) - Samedi 01 Août 1998
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Subject:    Re: retour de vacances (fut Re: Lectures de vacances... ;->
Date:    Sat, 1 Aug 1998 07:12:55 +0200
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>

At 19:46 +0200 31/07/98, Thierry Bouche wrote:
>Y a qu'à voir : Alain
>(Hurtig) hait tellement les humanes ou les garaldes qui connotent
>immédiatement mièvres pour lui
>
Eh ! Les vacances ne te valent rien :-))) Je hais la plupart des linéales,
je n'aime pas trop les garaldes (en tout cas je ne leur fait pas la
révérence), j'aime bien les humanes mais je me demande à quoi elles peuvent
servir...

>, tandis qu'Olivier (Randier, celui chez
>qui c'est allumé ;-) adore tant Adobe Garamond qu'il juge tout
>caractère par rapport à celui-ci.
>
Olivier a des faiblesses ;-).

Cela dit, je ne pense pas que ces deux exemples soient pertinents. On est
là dans le goût, ce qui ne se discute guère. La « connotation » n'est pas
là... Elle est à la fois dans la forme des lettres, dans le gris produit,
dans le travail que fait l'histoire sur l'imaginaire collectif, etc.

Qu'il n'y ait pas d'interprétation totalement univoque de l'emploi d'une
police, d'un empagement, etc., c'est bien évident, à cause des variables
individuelles tout autant que de la grande plasticité d'usage de certains
caractères. Mais je reste persuadé que dans une société donnée, et à une
époque donnée, la relation entre la classification des utilisations
possibles (ou pertinentes) et les affects réellement provoqués par cette
utilisations sont grosso modo constants et homogènes.

Bon, il y a des évolutions, parfois très brusques. Des tendances, des
courants. Des modes aussi (voir le grunge, qui n'en finit pas de
mourir ;-)) et souvent tout simplement « l'air du temps », comme le fait
remarquer Olivier (avec qui je suis tellement d'accord il me semble inutile
de le paraphraser !).

Mais le sillon de l'histoire longue est difficile à quitter : ce n'est pas
une ornière, c'est un rail. Par exemple : que reste-t-il, tant dans le
labeur que dans les arts graphiques et la publicité, de l'école suisse de
triste mémoire ? Rien, à part le mésusage persistant de l'Helvética...

>Pour ma part, je hais la
>typographie, ce qui -- malheureusement -- ne résout rien.
>
C'est bien là tout le problème :-))).

Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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N'est-il pas curieux qu'un être aussi vaste que la baleine voie le monde à
travers un oeil si petit et qu'elle entende le tonnerre avec une oreille
plus menue que celle d'un lièvre ?
   Herman Melville, _Moby Dick_.