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Message : Re: Abréviations courantes

(Philippe JALLON) - Samedi 13 Mars 1999
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Subject:    Re: Abréviations courantes
Date:    Sat, 13 Mar 1999 15:34:00 +0100
From:    Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>

Jean-Pierre Lacroux écrivit :

>> Savoir distinguer les deux, c'est facile...
>> tant qu'on reste dans des domaines qu'on connaît.
>
>-----
>Tu es journaliste, il me semble. Où est le problème ? Tu écris sur des sujets
>que tu connais mal ?
>Ne fais pas comme si nous demandions à l'humanité entière de connaître les
>millions de sigles et d'acronymes qui s'accumulent dans tout ce qui s'écrit et
>se compose. En revanche, nous demandons que ceux qui les emploient dans des
>textes diffusés sachent de quoi il retourne.
>-------------------------------------------
>
>> Dès qu'on s'en éloigne,
>> on perd toute référence sémantique à laquelle se raccrocher.
>
>-----
>Et le lecteur ? Tu l'oublies, le lecteur ? Tu lui balances des sigles dont tu
>ignores la signification précise ? Pas beau, ça, pas beau...

Jean-Pierre, j'ai comme l'impression que tu surestimes la culture et les
capacités des journalistes. Jef Tombeur pourra te le confirmer : nous
n'avons pas la science infuse, bien loin s'en faut ! Je vais même te faire
une révélation : il nous arrive souvent de faire référence à des sigles
dont nous ignorons la signification précise... parce nous ne nous en
souvenons pas, ou parce que nous l'avons toujours ignorée, ou parce qu'il
nous arrive de nous mélanger les pinceaux, bref, parce que nous ne sommes
ni des encyclopédies ni des encyclopédistes. (Jef, tu me corriges si je me
trompe, hein !)

>--------------------------------
>
>> Passons maintenant à des réalités qui te sont moins familières. L'Afrique,
>> par exemple... ;-) Comment écriras-tu « GERDDES », « OLPED », « MISA », «
>> CNEAME »... ? Ta subtile logique impliquerait que tu en connusses, au
>> préalable, la signification exacte.
>
>----
>Arrête... je sens que je vais devenir méchant... Donne la signification exacte
>de ces machins, on te dira (si on en a envie) comment il convient de les
>écrire...

Mais puisque je te dis qu'on ne le sait pas toujours ! « GERDDES », par
exemple : c'est une OING (organisation internationale non gouvernementale)
assez connue... mais je suis infoutu d'en préciser le développé. Quant à «
CNEAME », c'est un truc que j'ai croisé ce matin dans un bouquin
spécialisé... et cet après-midi, je serais bien incapable de t'en répéter
la signification d'une seule lettre.

Ta profession t'amène, je crois, à corriger ou récrire des textes produits
par d'autres (auteurs, journalistes, etc.). Tu es bien placé pour savoir
que, comme tout un chacun, ces gens-là peuvent se gourrer. Imagine que je
te confie la correction de mes textes... et que, comme n'importe qui, je
commette des erreurs. Dans ce cas, comment tu fais pour savoir ce que
signifient Gerddes et Olped (parce que, si j'ai bien compris, tu ne peux
pas les écrire si tu ne sais pas ce que c'est;-) ? Tu t'adresses au
syndicat d'initiative ? Tu téléphones à toutes les ambassades africaines ?

Je crois que ton raisonnement repose sur la capacité de l'écrivant à
maîtriser la signification du moindre truc qu'il écrit. Un peu élististe,
comme conception. Qui peut se vanter de tout savoir sur tout ? A contrario,
faut-il ne rien dire ou écrire sous prétexte que nous ne maîtrisons pas à
la perfection tout ce qui nous tombe sous les yeux ou dans les oreilles ?
Ton équation est simple : sois Pic de La Mirandole ou tais-toi. Simple,
mais absurde.

>----------------------
>
>> Appliquer ta logique, c'est souvent s'exposer à des déconvenues, voire à
>> des absurdités, j'en suis maintenant convaincu. :-D
>
>----
>Ah oui ? Exemples ?

Au cas où tu ne l'aurais pas vu, j'avais juste recopié -- et travesti -- la
formule d'Olivier...

>Donne-moi des exemples de telles déconvenues, ça m'intéresse...
>Bon, si je comprends bien, tu a rejoins le camp de ceux qui ont décidé de ne
>plus se fatiguer avec les sigles et qui confient au lecteur le soin de faire
>leur boulot... Je ne te félicite pas...

Essaie d'admettre que tout le monde n'est pas forcé de penser comme toi...
et que chacun est libre d'adopter la démarche qui lui semble le plus
convenable... ou le moins aberrant.

Je ne suis pas certain que la « marche » (ouais, d'accord, c'est un bien
grand mot) de mon canard soit d'un grand intérêt pour nos colistiers. Bon,
un petit résumé, vite fait [je précise que ce sont « mes » règles et ne
cherche nullement à les imposer à qui que ce soit, d'autant plus qu'elles
sont largement perfectibles et sujettes à quelques incohérences].

1. Limitation des points abréviatifs et des traits d'union au strict minimum.
2. Qu'ils s'épellent ou se prononcent, les sigles et acronymes s'écrivent
en toutes capitales, sans trait d'union ni point abréviatif, s'ils ne
comptent pas plus de trois lettres. Exemples : PDG, LEP, OUA, ONU, FAO,
HCR, ANC, PEP... [Même règle pour les éléments à deux lettres, sauf
ambiguïté manifeste.] Idem pour la plupart des abréviations : ONG, SVP,
STP... Cette « règle » ne concerne pas les éléments lexicalisés (je
m'apprête ainsi à considérer que FAQ s'écrira faq) ni les abréviations
usuelles de la langue _écrite_ : p. ex., loc. cit., op. cit., i.e., e.g...
3. Tous les acronymes (ce qui se prononce) de plus de trois lettres
prennent la majuscule initiale, le reste étant composé en bas de casse
(même s'il s'agit d'éléments d'origine étrangère) : Onusida, Unesco,
Assedic, Fespaco, Misa...
4. Tous les sigles (ce qui s'épelle) de plus de trois lettres s'écrivent en
toutes capitales : ANPE, CEPME, DGRCST, UIJPLF...
5. Tous les sigles et acronymes lexicalisés de plus de trois lettres
s'écrivent en bas de casse, quitte à en indiquer le développé pour plus de
clarté : sida, épic (établissement public à caractère industriel ou
commercial)...
6. Les sigles et abréviations qui s'épellent conservent leurs majuscules :
NDLR, OING ou... CQFD ! ;-)

Ces quelques « règles », que j'ai adoptées pour ma propre production, ne
sont pas immuables ni exemptes de reproches... et souffrent quelques
incohérences. Notamment dans le domaine du vocabulaire informatique, où des
nouveautés apparaissent chaque jour. En principe, je m'efforce de « coller
» à mes « règles générales » : RTS, CTS, CD-ROM (que je considère en fait
comme deux éléments agrégés), DNS, FTP... Mais afin d'éviter une inflation
de majuscules, je m'efforce tout autant d'en écrire l'essentiel en bas de
casse, malgré que j'en aie : ppp (ou dpi), bps, kbps... [Inutile d'ergoter
sur la (non-)pertinence des abréviations retenues, là n'est pas mon propos
; je me contente d'en évoquer le principe de formation.] Cela me permet
ainsi d'offrir à Jean-Pierre Lacroux le bâton pour me faire battre...


Philippe JALLON	panafmed@xxxxxxxxxxx
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