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Message : Re: Abréviations courantes (Olivier RANDIER) - Samedi 13 Mars 1999 |
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Subject: | Re: Abréviations courantes |
Date: | Sat, 13 Mar 1999 18:42:52 +0100 |
From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>Olivier Randier écrivit : > >>J'ai moi-même pratiqué les sigles sans point (suivant les recommandations >>hasardeuses de l'abrégé du C.F.P.J.), jusqu'à ce que je me cogne sur des >>ambiguïtés et que JiPé m'ai expliqué la distinction entre sigles épelés >>(S.N.C.F.), sigles prononcés (APEC), acronymes syllabiques (Afnor) et >>acronymes lexicalisés (laser). Cette distinction n'est, hélas, expliquée >>dans aucun code, il me semble. > >La distinction entre « sigles prononcés » et « acronymes syllabiques » >relève de la pure casuistique. Savoir distinguer les deux, c'est facile... >tant qu'on reste dans des domaines qu'on connaît. Dès qu'on s'en éloigne, >on perd toute référence sémantique à laquelle se raccrocher. Donc, selon ta >logique, il faudrait écrire « ASSEDIC » et « UNESCO », qui sont tous deux >des « sigles prononcés » ? Assedic et Unesco, parce que ce sont des acronymes lexicalisés, mais considérés comme noms propres, des exceptions consacrées par l'usage. >Bon, admettons... Dans ce cas, comment écris-tu « ONUSIDA » (combinaison >d'un sigle prononcé et d'un acronyme lexicalisé) ? ONUsida ou ONU-sida, pourquoi ? Euh, ça veut dire quoi ? >Passons maintenant à des réalités qui te sont moins familières. L'Afrique, >par exemple... ;-) Comment écriras-tu « GERDDES », « OLPED », « MISA », « >CNEAME »... ? Ta subtile logique impliquerait que tu en connusses, au >préalable, la signification exacte. Comme dis JiPé, utiliser des acronymes ou des sigles dont on ne connait pas le sens est à la limite de la malhonnêteté. Bon, dans la réalité, il peut m'arriver d'avoir à composer des listes (d'adresses, par exemple) bourrés de sigles inexpliqués. Là, la démarche devrait être la suivante : 1. Pendre l'auteur. 2. Exiger l'explication des sigles (leur composition au long). 3. Dans l'incapacité de l'obtenir, essayer d'être logique : si le sigle est à l'évidence un acronyme facilement prononçable (sauf si la prononciation donne des résultats douteux, comme pour OUA), pas de point, autrement des points. Donc, sous réserves, je composerais : GERDDES, OLPED, MISA, mais C.N.E.A.M.E., avec toutes les chances de me planter. Ca me rappelle ce film de Lubitsch, je crois, où Cary Grant est un officier américain. À un moment, il entre dans un état-major et déchiffre avec brio les sigles de trois pieds de long sur les portes, jusqu'à ce qu'il arrive devant une porte marquée LADIES. Pendant qu'il en cherche (et trouve !) la signification, un femme sort des toilettes et le fusille du regard. ;-))) Tout ça pour dire que c'est le rôle du typographe de donner les clés au lecteur pour déchiffrer les sigles et acronymes, mais qu'il ne peut le faire que si l'auteur les lui donne, les clés. Si je compose AFNOR, ou, pire, A.F.N.O.R., je donne à penser au lecteur que c'est un acronyme dont chaque lettre représente un mot. Si je compose Afnor, il lui sera plus facile de deviner que ça veut dire Agence Française de NORmalisation. Mon boulot est de faciliter le travail du lecteur. Il est évident que, si je suis moi-même incapable de déchiffrer le sigle, il y a peu de chances que le lecteur y arrive mieux. >Toujours selon ta logique, écriras-tu « ONU » différemment selon qu'il est >sigle épelé (eau-haine-hue) ou sigle prononcé (eau-nue) ? Non, il faut faire un choix. L'usage tend à consacrer ONU. Peut-être à tort, d'ailleurs, puisque ONU devient UNO en anglais. >Alors là, ta mauvaise foi m'étrangle. Quoi ! tu prends prétexte de >l'exception pour bâtir la règle ! De toute façon, l'ambiguïté aurait pu >être ainsi levée : > >« infection de IVe grade : 1 injection IV. » (avec mise en exposant après >le 1er « IV ») Peut-être, mais ce n'est ça comme ça que les médecins écrivent, j'y suis pour rien. Et ça ne résoud pas le problème de ZORGLUB IV?. J'ai cité l'exemple comme une phrase, mais, en fait, j'ai souvent ça sous forme de tableau : Infection Traitement Grade I 1 injection IM Grade II 2 injections IM Grade III 1 injection IV Grade IV 2 injections IV >Tu aurais bien été en peine de construire ta théorie avec IM >(intramusculaire), IF (intrafessière), IA (intra-auriculaire), IC >(intracapillaire), ID (intrapédique), IP (intrapulmonaire), etc. Non ? J'aurai surtout eu moins de problèmes avec i.-m., i.-f., i.-a., i.-c., i.-c., i.-d., i.-p., et, surtout, i.-v. Au fait, j'abrège à l'estime, là, mais quelles seraient les abréviations logiques, sachant qu'il n'y a en fait de trait d'union qu'à intra-auriculaire ? Et j'ai rien bâti du tout. Ce que je veux dire, c'est juste qu'en créant des abréviations n'importe comment, sans se soucier d'éventuelles ambiguïtés, on s'expose à ce genre de problèmes. N'importe quel lecteur, confronté à « IV », lira d'abord « quatre », cette ambiguïté doit suffire à remettre en cause toute la série. Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse (projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie illustrative).
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Re: Abréviations courantes, Olivier RANDIER (13/03/1999)
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